Naufrage d'un trimaran en République Dominicaine

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Jacques
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Naufrage d'un trimaran en République Dominicaine

Message par Jacques » mar., 07 sept. 2004, 19:55

Voici un texte trouvé sur Cyberpresse qui nous sensibilise sur les aventures que peuvent prendre des touristes, tout comme des croisiéristes lorsqu'il arrivent à un port.

À noter que les compagnies de croisières nous informent des meilleurs tours pour visiter, faire des excursions sur terre ou eau, etc. etc.. Pour nous, ils sont beaucoup plus sécuritaire que de prendre un quelconque forfait, sans aucune référence...

Jacques

Voici le récit de cette aventure de Frédéric Beaulieu...
Selon Image

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Naufrage d'un trimaran en République Dominicaine

Frédéric Beaulieu

Bonjour, ce récit véridique dénonce l'insouciance des entreprises touristiques et raconte une tragédie maritime vécue par ma famille lors de notre dernier voyage.

Nous étions sept à mettre pied sur cette terre parsemée d'exotisme, de plages magnifiques, de sincères sourires et de jovialité. Ma famille agrandie se fondait dans l'esprit vacancier régnant sur la population, savourait alcools et cigares bon marchés et s'amusait royalement à déguster les merveilles tropicales que cette société pavanait si fièrement. Le voyage était merveilleux.

Un beau matin, nous entreprîmes d'aller visiter l'Île de Saona et d'y faire de la plongée. Cependant, c'est seulement au nombre de cinq que nous partîmes, car l'un des trois couples présents (mon demi-frère et sa copine) décidèrent de ne pas investir dans une excursion en mer et de contempler la plage une journée de plus. Ils avaient effectivement pris la bonne décision.

Cette journée s'annonçait belle et chaude. Nous étions très excités d'aller en trimaran visiter le parc national «Del Este» et une navette est même venue nous chercher à l'hôtel. Étant le seul célibataire du voyage, j'étais accompagné de ma soeur et de son copain (Véronique et Cléo) ainsi que de mon père et sa conjointe (Daniel et Lucie) lors de cette promenade d'agrément.

Arrivés sur les lieux du départ, le périple semblait déjà un peu moins attrayant puisque plusieurs dizaines de touristes s'étaient rassemblés aussi en soif d'aventure. Le responsable de l'expédition nous a fait attendre vingt minutes près d'un commerce de souvenirs (tactiques de ventes locales) et ensuite, nous nous sommes rendus en petites embarcations au trimaran amarré un peu plus loin. Étant du premier voyage, nous avons pu jouir des meilleures places disponibles. Pour moi, ma soeur et son copain, ce fut sur le filet à tribord que nous nous sommes installés. Mes parents, alors situés sur le devant du bateau, ne nous suggéraient pas cet endroit, car il semblait moins sécuritaire que la leur.

Un, deux, trois, six, neuf voyages de passagers plus tard, l'embarcation semblait avoir excédé sa capacité, car les gens étaient entassés partout et la limite de huit par filet était excédée sur les quatre alors installés sur le bateau. Content d'avoir de l'espace mais inquiet du nombre imposant de passagers à bord, le bateau entreprit son voyage. Rhum brun et musique tropicale coulaient à flots sur le bateau et tous semblaient apprécier leur voyage. Certains employés n'étaient présents que pour filmer, d'autres que pour distribuer le rhum. L'équipe sympathique semblait cependant peu expérimentée puisqu'à maintes reprises, ils ont eu beaucoup de problèmes avec la voile (recousue de toutes parts) et certains touristes ont même dû les aider.

C'est accroché aux câbles à l'avant, un béat sourire sur ma figure, que la pluie fit son entrée dans notre périple. Qui dit pluie dit vagues et vents plus imposants. J'ai donc regagné ma place sur le filet et l'averse se dispersa assez rapidement mais réussit quand même à donner la frousse à certains passagers. Ce n'est que quelques minutes plus tard, alors que photos se faisaient prendre, que les vagues devinrent plus imposantes et que le pire est arrivé.

Une immense vague déferla de plein fouet sur l'avant du bateau et nous avons été projetés dans les airs. Lorsque nos yeux se sont ouverts, une vision d'horreur s'offrait à nous : l'avant du bateau s'effondrait, emportant plus d'une vingtaine de passagers et les bagages avec lui. Mes parents n'eurent pas la même chance que nous puisqu'ils étaient assis au centre du navire et par conséquent, tombèrent rapidement à l'eau.

Cris de détresse et sirène se firent alors entendre, ma soeur encore accrochée au filet pendant dans l'eau fut agrippée par Cléo et lancée vers moi. Une fois en lieu sûr, j'ai bondi à l'arrière du bateau afin de voir l'étendue de la tragédie. Ma belle-mère avait réussi à s'agripper au filet sous le bateau et sentait tous les bagages et les gens passer contre elle. Quelqu'un l'a vue et heureusement l'a hissée sur la surface encore solide de l'embarcation. Mon père, lui, n'avait malheureusement pas eu cette chance et s'éloignait de plus en plus en haute mer, comme tous les autres, sans gilets de sauvetage. Le bateau continua d 'avancer, et ce, jusqu'à ce que la voile s'effondre, manquant d'assommer une dizaine de touristes.

Pendant que j'enlevais mon chandail et agrippait quelques vestes de sauvetage afin de plonger à l'eau chercher les naufragés, Cléo tentait de soulever la voile afin d'en libérer ceux coincés en dessous. Juste avant de sauter à l'eau, nous aperçurent une dame accrochée à l'arrière du bateau et le bras gauche littéralement en lambeau. Nous l'avons aidée à remonter à bord et avons été aspergés de sang. La majorité des passagers étaient sous le choc et pleuraient, ma belle-mère et ma soeur n'y faisaient pas exception.

Les membres de l'équipage lançaient à l'eau des vestes de sauvetage me disant que les naufragés nageraient vers le bateau. Pourtant emportés par le courant, ceux-ci s'éloignaient plus qu'ils ne s'approchaient et nous étions trois à vouloir sauter à l'eau pour aller les chercher mais l'équipage nous en a violemment empêchés, nous disant que nous approcherions le bateau.

Pourtant, nous n'avons pas bougé et ce fut une dizaine de bateaux de sauvetage que nous vîmes arriver. Mon père a passé plus de 30 minutes en haute mer, sans gilet de sauvetage, affrontant d'immenses vagues, et ce, agrippé à une dame qui avait réussi à mettre la main sur une veste de sauvetage. Ensemble, ils ont survécu à l'épuisement et la grande quantité d'eau ingérée jusqu'à la venue des secours. Les bateaux tentèrent d'accoster notre épave et telle une feuille ballottant au vent, ils s'entrechoquaient au rythme des vagues, ne nous facilitant pas l'évacuation des gens présents à bord.

Nous avons donc aidé les rescapés à monter dans les bateaux et nous furent les derniers à quitter l'épave. La vue d'un banc de dauphin fit descendre un peu la tension pour certains alors en pleurs sur le bateau et c'est à la vue d'une embarcation remplie de rescapés que cessèrent la panique à la vue de leurs proches sains et sauf. Ma famille n'y échappait pas. Nous nous sommes alors tous retrouvés sur la plage d'où nous étions partis alors que se serraient des marins et échangeaient des sanglots. Mon père encore sous le choc pleurait à chaudes larmes la chance qu'il avait eu d'être secouru en haute mer par cette femme et tous rentrèrent tranquillement à leur hôtel. La fête fut de taille pour nous le soir, car nous avions survécu et secouru des gens lors de ce naufrage et nous arrosâmes la perte de nos biens, mais surtout la tragédie maritime qui aurait bien pu nous coûter la vie.

L'entreprise de tourisme du pays nous a largement dédommagés de plus de 9000 $ US (pour les caméras et autres objets de valeur) en nous faisant signer des papiers les protégeant contre d'éventuelles poursuites. Ils nous ont réglé en argent comptant et ont fait disparaître tout enregistrement du naufrage alors filmé par le personnel du bateau.

Si je vous ai transmis le récit de cette «aventure», c'est surtout afin que soient sensibilisés les prochains touristes qui s'engageront dans de telles activités touristiques. Aucun contrôle n'avait été fait quant à la quantité de personnes présentes sur le bateau (nous étions plus d'une centaine sur une embarcation modifiée pouvant initialement transporter au maximum 80 personnes), il n'y avait pas assez de vestes de sauvetage pour tout le monde et le personnel n'était pas qualifié (certains matelots ne savaient même pas nager et ont quitté le bateau les premiers). Faites seulement attention aux activités touristiques, assurez-vous bien que les normes de sécurité soient bien respectées et portez votre gilet de sauvetage!

Un gros merci à Frédéric Beaulieu pour ce récit.
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Plusieurs albums photos (+ de 1,373) de nos croisières sur Webshots (vue, plus 40,800 fois...)
http://community.webshots.com/user/bellegueule001

Autre album photos Explorer of the Seas
http://fr.ca.msnusers.com/5m5q5he40nr/shoebox.msnw

:wink: Bonne croisière :wink: de Jacques
Courriel: [email protected]

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RCCL JEWEL OF THE SEAS, Septembre 2004
10 jours - Canada/Nouvelle-Angleterre
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CEL CONSTELLATION, Décembre 2004
7 jours - Caraïbes du Sud
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CEL Millennium, Janvier 2005
7 jours - Caraïbes de l'Ouest
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RCCL - Radiance of the Seas, 05/04, Côte Nord-Ouest du Pacifique (NWP)
RCCL - Radiance of the Seas, 04/04, Canal de Panama (PC)
RCCL - Serenade of the Seas, 12/03, Caraïbes du Sud (SC)
RCCL - Mariner of the Seas, 23/11/03, Caraïbes de l'Est (EC)
RCCL - Mariner of the Seas, 16/11/03, Caraïbes de l'Est (EC)
RCCL - Brillance of the Seas, 07/03, Europe Méditerranéen (EU)
RCCL - Voyager of the Seas, 05/03, Caraïbes de l'Ouest (WC)
RCCL - Navigator of the Seas, 04/03, Caraïbes de l'Est (EC)
RCCL - Adventure of the Seas, 02/02, Caraïbes du Sud (SC)
RCCL - Radiance of the Seas, 06/01, Alaska
RCCL - Explorer of the Seas, 12/00, Caraïbes de l'Est (EC)
RCCL - Majesty of the Seas, 01/97, Caraïbes de l'Ouest (WC)
CCL - Sensation, 11/96, Riviera Mexicaine (MR)
RCCL - Sovereign of the Seas, 01/96, Caraïbes de l'Est (EC)


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