Croisière à bord de l'Equinox: Rome-Fort Lauderdale

Vous y trouverez les différents comptes rendus de nos membres.

Modérateurs : toutou, Vana

Répondre
Avatar de l’utilisateur
boucalatrem
Membre d'honneur
Membre d'honneur
Messages : 737
Inscription : jeu., 13 nov. 2008, 14:38
Localisation : Beloeil, Canada

Croisière à bord de l'Equinox

Message par boucalatrem » lun., 14 déc. 2009, 13:37

Bonjour OUM,

Moi aussi le bruit et la musique me dérangent s'ils sont présents souvent dans l'environnement.

J'ai eu l'occasion de voir l'Equinox à deux reprises durant notre croisière en Méditerrannée en mai dernier. Visuellement c'est un très beau navire. Comme vous je n'aime pas les grands navires car il y a beaucoup de monde dans un espace restraint. Nous étions sur le MSC Fantasia, un navire de 138,000 tonneaux pouvant contenir 3900 passagers. C'est du monde. Cependant le seul bruit à bord était dû au grand nombre d'enfants qui courraient un peu partout. Un point positif, aucune annonce à bord et la musique était discrête. Pour notre prochaine croisière nous allons dand l'intermédiaire avec HAL, NOORDAM.

Boucalatrem :wallb:
2005 Enchantement of the seas Québec-Fort-Lauderdale
2009 MSC Fantasia Méditerranée
2010 HAL Noordam Caraîbes du Sud
2011 Celebrity Equinox Méditerranée Est
2014 Adventure of the Seas mer Baltique
2016 Norwegian JADE Transatlantique
Avatar de l’utilisateur
Oum
Membre d'honneur
Membre d'honneur
Messages : 367
Inscription : jeu., 02 avr. 2009, 17:48
Localisation : Montréal

Message par Oum » mar., 15 déc. 2009, 14:18

Leblanc, soyez patiente car j'y travaille à la suite du compte-rendu...et même avec ardeur!

Boucalatrem, je pense que nous sommes assez nombreux finalement à préférer des paquebots qui, auparavant, étaient considérés comme de très gros bateaux, mais qui, actuellement, nous apparaissent comme des bateaux de taille moyenne et plus intimes! Comme quoi il en faut vraiment pour tous les goûts!
Avatar de l’utilisateur
Oum
Membre d'honneur
Membre d'honneur
Messages : 367
Inscription : jeu., 02 avr. 2009, 17:48
Localisation : Montréal

Message par Oum » ven., 18 déc. 2009, 12:52

Me voici enfin prête à livrer mes impressions des premières escales en Grèce:

24-26 octobre 2009 : Athènes et Rhodes

Après un départ de l’Italie des plus gris, avec gros nuages et pluie, nous espérions tous que le beau temps reviendrait au fur et à mesure que nous irions vers le sud, espoir d’autant plus fort que nourri par les propos du capitaine qui semblaient abonder dans le sens d’une amélioration. Disons qu’il n’en fut rien de rien et que nous avons dû nous résigner. Le temps maussade ne voulait pas nous quitter…et il ne nous quitta pas de sitôt!

C’est donc par une matinée des plus moche que nous avons aperçu le Stromboli, perdu dans la brume et les nuages. Quel contraste avec le Stromboli resplendissant de beauté que nous avions vu sous le soleil en 2004! Vraiment pas de quoi éblouir ceux qui, comme nos amis C et B, en étaient à leur première croisière en cette si belle région méditerranéenne. Il valait mieux pour eux laisser de côté toutes les images d’Epinal qui font rêver à ces lieux magiques… magiques sous le soleil, bien sûr!

La traversée du détroit de Messine, un peu plus tard, n’est guère plus brillante. Elle est même décevante pour moi car elle s’est presque faite entièrement à mon insu! En effet, j’avais demandé au garçon de cabine à quelle heure exactement nous devions passer le célèbre détroit car je voulais filmer le moment de notre arrivée dans son entrée à partir de mon balcon. Il m’assura que le capitaine avait dit que ce serait à midi. J’ai insisté pour savoir s’il en était sûr et il m’a dit de ne pas m’inquiéter, c’était bel et bien à midi. Je lui ai fait confiance…et je n’aurais pas dû! Lorsque je me suis pointée sur le balcon vers 11 heures 40, la traversée était quasi terminée et, pour tout dire, j’avais tout raté! La seule consolation que j’ai c’est qu’avec toute la grisaille qu’il y avait, je n’aurais pas eu de bien beaux films. On se console comme on peut!

Les orages du soir nous redonnèrent espoir que peut-être lors de l’arrivée à Athènes, le lendemain matin, tout ce mauvais temps ne serait plus que chose du passé. Par contre, tout ce mauvais temps nous a permis d’expérimenter la stabilité de l’Equinox, et là, à mon humble avis, il s’en sortait très bien, en tenant très bien la mer!

Le matin du 25 octobre, nous voilà donc accostant dans le port du Pirée. Gros nuages gris, mais au moins, pas de forte pluie. Connaissant bien Athènes, mais ne voulant tout de même pas rester sur le bateau toute la journée, mon mari et moi avions acheté une excursion proposée à ceux qui recherchaient une excursion tranquille, appelée « Ancient Athens, Plaka & Shopping ».

Athènes, capitale de la Grèce, n’est pas ce que j’appellerais une capitale attrayante et belle comme le sont Paris, Rome, Londres etc… Ceci s’explique en partie par son histoire dont je rappelle brièvement quelques évènements récents. Après avoir été occupée par des troupes franco-britanniques pendant le Première Guerre mondiale, la ville voit sa population exploser après la désastreuse guerre contre la Turquie en 1921, quand plus d'un million de réfugiés grecs d’Asie Mineure émigrent en Grèce. Des banlieues, comme Nea Ionia et Nea Smyrni, commencent en tant que simples habitations de réfugiés. On comprend déjà que la recherche d’une architecture remarquable des immeubles ne pouvait pas faire partie des préoccupations prioritaires de ces pauvres réfugiés!
Puis, Pendant la Seconde Guerre mondiale, Athènes est occupée par les Allemands à partir du 27 avril 1941 et jusqu’en octobre 1944. Les Allemands organisent une famine systématique qui fait de très nombreux morts.

Après la guerre, la ville reprend son essor et les Grecs y migrent depuis leurs villages et îles. Plus récemment, l'entrée de la Grèce dans l’Union européenne en 1981 voit beaucoup d'investissements dans la capitale, mais également l'augmentation des problèmes sociaux et environnementaux par exemple, la circulation et pollution posant un risque aux précieux monuments anciens, les vibrations de la circulation endommageant les fondations etc…

Et pourtant, Athènes mérite incontestablement qu’on s’y arrête, ne serait-ce que quelques heures, à cause de ses quelques extraordinaires monuments comme l’Acropole, sans doute le site antique le plus célèbre du monde, ou les collections exceptionnelles de son musée archéologique etc…

Nous sommes partis en début d’après-midi, après être allés chercher nos autocollants d’excursion au théâtre. Et là, je dois dire que de ce point de vue, l’organisation de l’Equinox est très efficace et très rapide, aussi bien que ce que nous avions eu sur l’Eurodam. Et ceci vaut pour toutes les excursions que nous ferons au cours de ce voyage. Prudents, nous apportons avec nous les parapluies au cas où! Effectivement, quelques minutes après le départ, la pluie se met à tomber.

Arrivés à Athènes, le premier arrêt photo est, vous l’aurez sans doute deviné, dédié à l’Acropole, mais vue de l’extérieur seulement.

Le terme « acropole », avec un a minuscule, (ἀκρόπολις / akrópolis) vient de l'adjectif ἄκρος (ákros « haut, élevé ») et du substantif πόλις (pólis, « cité, ville »), signifiant ainsi « ville haute » ou encore « point le plus haut de la ville ». C’était donc la partie la plus élevée des cités grecques, servant de citadelle. Mais, quand on parle de l’Acropole, avec un A majuscule, on se réfère plus spécifiquement à celui de la ville d’Athènes.

L'Acropole d'Athènes (en grec ἀκρόπολις τῶν Ἀθηνῶν) est un terme qui désigne un plateau rocheux (acropole) élevé au centre d'Athènes, plateau rocheux d'environ 150 m de haut, dont le sommet plat mesure 300 m d'est en ouest et 85 m du nord au sud. Elle n'est accessible que par une pente escarpée sur le côté ouest.

Pendant l'Antiquité, elle fait office de vaste sanctuaire pour le culte de la déesse Athéna et de nombreux autres dieux de la mythologie grecque, avec plusieurs temples dont le Parthénon, l'Érechthéion, le temple d'Athéna Niké. Les autres monuments remarquables encore existants sont les Propylées, qui sont une très belle entrée monumentale de l’Acropole, le théâtre antique de Dionysos et l'odéon, ou théâtre, d'Hérode Atticus construit au pied de l’Acropole en 161, par Hérode Atticus, en mémoire de sa femme Régilla, morte en 160. C’est dans cet odéon que se déroule Le « Festival d’Athènes » chaque année de mai à septembre.

D’où nous étions, nous pouvions voir l’Acropole bien sûr et apercevoir, situé sur celui-ci, le temple du Parthénon probablement le plus connu des monuments grecs classiques. Il a été construit entre 447 et 432 av. J.C., par l'architecte Ictinos et décoré par le sculpteur Phidias, à l'initiative de Périclès.

Mais là, ce n’est pas « noyés de bleu sous le ciel grec » comme dans la chanson « Les enfants du Pirée », que nous voyons l’Acropole, mais bien noyés sous une forte averse de pluie, que nous devons admirer le tout, comme si la pluie avait choisi délibérément ce moment précis pour augmenter d’intensité! Le spectacle est en partie gâché et pour le plaisir et pour les photos! Et encore, pour nous, c’était moins pire que pour nos amis C et B qui, au même moment, se trouvaient, les malheureux, en visite sur l’Acropole et qui ont eu droit à la même douche que celle qu’ils avaient connu dans le Forum à Rome! Les seuls qui y ont échappé ont été nos amis J et P qui, de leur côté, étaient au restaurant…les chanceux!

Après cet arrêt, plus ou moins réussi, nous reprenons tous le car qui continue de nous promener à travers Athènes sous la pluie. L’averse est pratiquement terminée lorsque nous arrivons au second arrêt, le Stade panathéanïque, en grec moderne : Παναθηναϊκό Στάδιο / Panathinaïkó stádio, « stade de tous les Athéniens », qui est un stade antique d’Athènes, d’abord grec puis romain, rénové pour les Iers Jeux Olympiques de l’ère moderne, en 1896. La piste de forme allongée est typique du stade antique, soit d'une longueur de 200 mètres environ, où le virage était très serré. Son financement et le marbre qui le recouvre sont dus à un riche armateur grec.

C’est dans ce stade qu’a eu lieu la cérémonie du transfert de la flamme olympique au Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de 2010 à Vancouver, le 29 octobre dernier. La flamme sacrée a été emportée le lendemain au Canada, entreprenant le plus long parcours national du relais de la flamme olympique de l’histoire. Notez toutefois que la cérémonie traditionnelle d’allumage avait été faite à Olympie le 22 octobre et que pendant huit jours, les porteurs de flambeau ont effectué un parcours de 2 180 kilomètres à travers la Grèce avant que Niki Georgiadou ait l’honneur de porter la flamme olympique du Musée de l’Acropole d’Athènes jusqu’à sa destination finale en Grèce, le Stade Panathénaïque…un jour seulement avant que Marie-Claude et sa maman n’arrivent à Athènes!

Après quelques photos du stade, nous repartons en direction de place de la Constitution, aussi connu sous le nom de Place Syntagma, décrit comme le centre touristique et élégant de la ville. C’est là que se trouvent en particulier le palais royal devenu depuis Parlement et le célèbre hôtel Grande-Bretagne.

En descendant du car, sur l’esplanade devant le Parlement, mon mari s’étale de tout son long sur le sol de marbre mouillé!... et ce, même s’il avait sa canne devant lui et moi derrière qui tentait de le retenir dans sa chute. Je vous assure que l’on a eu très peur. Le guide s’est précipité pour m’aider à le relever et surtout évaluer les dégâts. Heureusement, Dieu merci, rien de cassé, seulement une énorme ecchymose du milieu de la cuisse jusqu’à la hanche, qui rappellera tout au long du voyage que l’on n’est jamais trop prudent! C’est ainsi que nous apprenons que le marbre mouillé peut être aussi dangereux que nos trottoirs couverts de glace à Montréal, trottoirs sur lesquels notre maire Tremblay tarde souvent à faire épandre du sel ou du sable! Mais, ça c’est une autre histoire! Revenons à Athènes.

Après cette grosse frousse, nous avançons à tout petits pas pour voir de plus près le grand attrait de la place Syntagma qui est sans conteste la présence devant le monument au soldat inconnu, des evzones, en grec, Εύζωνες ou Ευζώνοι, littéralement « à la belle ceinture ».

Ces fantassins grecs gardent le palais présidentiel, le parlement ainsi que la tombe du soldat inconnu place Syntagma, habillés d’un costume reconnaissable entre tous et qui n’est autre que le costume traditionnel paysan du Péloponnèse. Il est composé d’une chemise, blanche aux manches très évasées sur laquelle l’evzone porte une veste en laine avec une large ceinture, arborant des broderies faites à la main, aux fils blancs ou dorés qui reproduisent divers motifs de grande importance traditionnelle et ethnographique. La couleur noire de l’étoffe et le blanc de la broderie symbolisent toujours le deuil de l’esclavage et la pureté de l’amour pour la liberté. Vous connaissez sans doute la fustanelle, ce court jupon masculin à plis évasés, mais saviez-vous qu’elle est formée de 400 plis symbolisant chaque année durant laquelle la Grèce fut occupé par les Ottomans. La tête est couverte par le fesi qui est le petit béret rouge avec un pompon noir long qui doit toujours être bien peigné. Le boudouri est le collant en laine blanche retenue par une jarretière en haut du genou. Enfin, les tsarouchias sont les chaussures rouges à pompons noirs. Sous les semelles il y a du métal avec des crampons et à chaque pas cela résonne sur le marbre du palais. Les tsarouchias ne sont définitivement pas à recommander à mon mari! Cependant, sans doute à cause de la saison plus fraîche, les evzones que nous voyons portent un manteau foncé, joli c’est certain, mais qui nous empêche tout de même de les admirer dans toute leur splendeur.

C'est à la libération de la Grèce au début du 19ème siècle que ce costume devint très populaire à travers le monde. Si vous pouvez, assistez à la relève de la garde, attraction touristique très courue.

N’est pas evzone qui veut! En effet, pour être soldat evzone les critères sont stricts. Les jeunes soldats doivent avoir 18 ans, venir des régions montagneuses, être grands et beaux. Ils reçoivent une formation militaire au combat très importante et sont l'élite de l'armée grecque.

Le costume des evzones est porté avec fierté par les Grecs. A preuve cette anecdote relatant un épisode tragique qui s’est passé en 1940. Quand les Allemands demandèrent au jeune evzone chargé de la garde du drapeau grec de l'Acropole, Konstantinos Koukidis, de descendre le drapeau grec de son mât et de le remplacer par le drapeau nazi, le jeune soldat obéit, mais refusa de remettre le drapeau grec aux autorités allemandes. Il s'enroula du drapeau grec et se jeta du haut de l'Acropole, faisant une chute de près de 200 mètres. Koukidis est depuis, devenu un héros national, parfois surnommé "le gardien héroïque du drapeau de l'Acropole"

Après cet arrêt Place Syntagma, on nous amène pour quelque temps libre dans la vieille ville d’Athènes, nommée Plaka, connue comme le lieu le plus divertissant d’Athènes. Vous y trouvez un enchevêtrement de ruelles typiques où les maisons s’alignent les unes à côté des autres sans style bien déterminé puisque les premiers habitants y ont bâti leur maison en fonction de leurs goûts personnels et moyens financiers. Il y a tellement de restaurants, tavernes et boutiques de toutes sortes que vous ne savez plus où vous dirigez!

On y trouve également aussi quelques beaux monuments comme, par exemple, le monument de Lysicrate qui m’a beaucoup plu. Il est situé sur une petite place très calme, quelque peu à l’abri de l’agitation des rues avoisinantes. Ce monument fut élevé par le chorège Lysicrate, en 334 av. J.C., pour commémorer le premier prix qu’il avait remporté cette année-là au théâtre de Dionysos avec un chœur d’hommes. Dans la Grèce antique, le chorège était un citoyen qui organisait à ses frais les chœurs des concours dramatiques et musicaux.

Il s’agit d’un monument cylindrique d'une dizaine de mètres de hauteur, posé sur un socle carré, ayant des allures de petit temple corinthien. Sur le toit de marbre était initialement juché le trépied de bronze, i.e. le prix remporté par Lysicrate. La frise est ornée de reliefs figurant Dionysos occupé à métamorphoser des pirates en dauphins.

Après ce temps libre passé agréablement à flâner dans la vieille ville d’Athènes, nous reprenons le car qui nous ramène au bateau…toujours sous les gros nuages pas très sympathiques, plutôt menaçants.
A repas du soir, nous retrouvons nos amis à qui nous racontons nos péripéties du jour alors qu’eux-mêmes nous racontent les leurs. Puis, lorsque nous nous quittons le soir, nous souhaitons tous que pour le lendemain, le soleil revienne enfin!

Nous l’espérions d’autant plus fortement ce beau temps que nous nous dirigions vers l’île de Rhodes, là où le soleil est présent plus de 300 jours par année!

D’abord, quelques mots à propos de cette destination pour mieux vous situer.

Rhodes, en grec Ρόδος / Ródos, est la plus grande île du Dodécanèse, mot qui veut tout simplement dire « douze îles », ces îles étant situées entre la mer Egée et la Méditerranée. L’île de Rhodes est elle-même située à 18 km de la Turquie, entre la Grèce et l’île de Chypre. Rhodes est aussi le nom de la ville principale de l’île.

Sans doute avez-vous tous entendu parler du colosse de Rhodes, l’une des sept merveilles du monde antique, qui était une statue gigantesque, traditionnellement située à l'entrée du port de la ville de Rhodes, mais connaissez-vous l’origine du nom de l’île?

Comme souvent, en Grèce, il faut faire appel à la mythologie pour comprendre l’origine des noms. Brièvement, je dirai que c’est Hélios, personnification du Soleil, et progressivement assimilé à Apollon, dieu de la musique et des arts, donc, c’est Hélios qui est le premier à voir l'île sortir des eaux et la trouve si belle, qu'il décide de la prendre sous sa protection. Quelques temps après, une nymphe locale, appelée Rhodé ou Rhodos, qui signifie « rose », donne sept fils et une fille à Hélios. C’est d’après cette divinité marine locale Rhodé ou Rhodos, fille de Poséidon, que l’île de Rhodes aurait reçu son nom.

Plusieurs évènements ont marqué l’histoire de l’île au cours de sa longue existence dont je donne quelques exemples ci-dessous.

Il y a eu l’évangélisation de l’île au 1er siècle par Paul de Tarse, qui n’est autre que saint Paul, l’Apôtre des païens.

Au 11ième siècle, est fondé l’ordre des hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, ordre à la fois religieux et militaire, qui entretenait à Jérusalem une église et un hôpital ainsi qu’à Saint-Jean d’Acre une puissante forteresse. En 1291, après la prise de St-Jean d’Acre par les Turcs, les chevaliers de St-Jean, qui sont connus également sous le nom d’hospitaliers de Saint-Jean, durent évacuer la Terre Sainte, gagnant d’abord Chypre puis Rhodes, alors possession génoise, où ils débarquèrent en 1307 et en achevèrent la conquête en 1310. Rhodes devint alors leur base principale d’action en Méditerranée orientale contre les Turcs. Ils garderont l'île jusqu'en 1522.

Ces chevaliers se divisaient alors en sept nations ou « langues », chacune ayant à sa tête un bailli et possédant une demeure ou « auberge ». Un Grand Maître dirigeait l’ensemble où les Français étaient les plus nombreux ce qui explique que le français ait été, avec le latin, les deux langues officielles. Ces chevaliers faisaient vœu de pauvreté et chasteté.

Ce sont donc ces chevaliers qui fortifièrent la ville, laissant les impressionnantes murailles actuelles. Dans la partie haute de Rhodes, en grec le collachion, ils édifièrent le palais du Grand Maître et les auberges.
L'île essuya un premier siège en 1480, avant de tomber aux mains des Turcs de Soliman le Magnifique en 1522, après un siège de cinq mois. A la suite de quoi, les chevaliers s'installèrent à Malte.

Aux 16ième et 17ième siècles, l'île de Rhodes accueillit tant de juifs séfarades rejetés d’Espagne qu'elle prit le surnom de «la petite Jérusalem». Les juifs séfarades constituent une branche du peuple juif qui suit le judaïsme liturgique espagnol et portugais, en particulier dans la prononciation des mots des prières.

Au 19ième siècle, une première vague d'émigration économique chassa de nombreux séfarades vers l’Anatolie. L’émigration continua au 20ième siècle, surtout après que l’Italie, qui s’était emparée de l’île en 1912, promulgua des lois raciales en 1938 et que la persécution nazie en 1943, eurent raison, ou presque, des derniers séfarades de Rhodes.

L'île passa finalement sous souveraineté grecque en 1948.

Et, finalement, en ce matin du 26 octobre 2009, nous voici, nous, accostant dans le port de cette belle île de Rhodes en ce matin pluvieux, eh oui je dis bien pluvieux! Cette arrivée n’a rien à voir avec l’impression magique ressentie lors de mes arrivées précédentes dans l’île alors que les murailles étincelaient sous le soleil lumineux dans le beau ciel grec! Oh que non! Les imposants remparts ont, cette fois, un petit air « tristounet » sous ce ciel qui n’en finit plus de nous menacer.

Il se trouvait que, pour cette escale, tous les six nous avions acheté la même excursion « Scenic Rhodes », nos amis parce que l’excursion leur semblait assez complète pour leur première visite dans cette île, et, mon mari et moi, parce que nous croyions que ce serait moins fatigant d’aller directement à l’essentiel avec un guide plutôt que de piétiner par nous-mêmes dans la vieille ville de Rhodes.

Après le petit-déjeuner, je reçois un coup de téléphone de mon amie J pour dire qu’avec la pluie qui tombe, ils ne sont plus certains de vouloir faire l’excursion… les souliers de C n’étant même pas complètement séchés après son aventure sur l’Acropole! Mon mari a sauté sur l’occasion pour déclarer qu’il était d’accord pour l’annulation de l’excursion, point final. Il faut dire que lui-même était encore marqué par sa chute de la veille et qu’il venait de voir du balcon la pluie qui ruisselait sur le sol et de grosses flaques d’eau un peu partout!

Finalement, sans doute poussés par la curiosité, nos amis se décidèrent à partir malgré tout pour faire l’excursion, mais mon mari refusa tout net et je décidai de rester avec lui, avec l’espoir que si le temps s’améliorait, on pourrait toujours sortir plus tard.

Et de fait, le temps s’est amélioré à tel point que vers 11 heures nous avons cassé la croûte rapidement pour descendre du bateau. Notre intention première était de prendre un taxi pour nous amener à l’une des portes d’entrée dans la ville qui soit la le plus près possible du palais des Grands Maîtres. Mais, aucun chauffeur de taxi n’accepta de nous prendre, et ils nous ont dit plutôt de marcher jusqu’à la porte d’entrée située à une centaine de mètres environ d’où nous étions. Sans doute préféraient-ils attendre d’éventuels clients qui auraient désiré faire un grand tour de l’île.

Et c’est ainsi que nous sommes partis pour une jolie balade à travers la vieille ville de Rhodes. La cité médiévale, à l'intérieur de son enceinte de 4 km de longueur, obéit à la division, classique en Occident, entre ville haute, au nord, et bourg castral, au sud/sud-est. Pour mieux comprendre, sachez que l’expression bourg castral se définit de la façon suivante : agglomération médiévale, bénéficiant généralement d'un statut particulier, développée à côté d'un château préexistant ou dans sa basse-cour, ou bien créée de pair avec un château. Nous entrons par une porte imposante qui nous mène à la ville basse, avec l’espoir de pouvoir nous rendre jusqu’au palais des Grands Maîtres située dans la ville haute, séparée à l'origine du bourg par une muraille fortifiée. Impossible de se perdre dans ces rues typiques et très intéressantes à visiter, car tous les chemins mènent vers le palais.

En chemin, nous verrons les ruines de Sainte-Marie-du-Bourg dont des ogives imposantes permettent d’imaginer les dimensions originelles de l’édifice.

Nous passons également par la place Ipokratous, ornée d’une fontaine turque et sur laquelle s’élève la loge des Marchands, édifice à escalier extérieur, du début du 16ième siècle, dont le rez-de-chaussée servait de lieu de réunion alors que l’étage était affecté au tribunal pour les différends commerciaux.

Nous traversons également la très achalandée rue Sokratous, située dans le quartier turc, qui était la voie principale du Bazar.

On y voit également la mosquée de Soliman, la tour de l’Horloge etc… avant de, finalement, arriver au palais des grands Maîtres. Ce palais, qui est de fait une impressionnante forteresse, est la reconstruction de celui édifié par Hélion de Villeneuve au 14ième siècle, sur le site même d'un ancien temple dédié à Hélios, dieu du soleil. C'est ici qu'ont siégé 19 Grands Maîtres. Il faisait également office de refuge pour la population en cas de danger.

Le palais fut détruit en 1856, dans la grande explosion d'une poudrière.
Lorsque les Italiens s'installèrent à Rhodes, ceux-ci eurent à coeur de reconstruire le palais et même d'en faire une résidence d'été pour le roi Victor-Emmanuel III. La rénovation fut achevée en 1939 sous Mario de Vecchi.

A peine venait-on d’arriver au palais, que la revoilà notre amie Madame le pluie!! Nous sommes à peine entrés à l’intérieur pour acheter nos billets donnant accès au musée et à la visite du palais, qu’un orage violent éclate! Et là, nous avons droit à une pluie torrentielle! Dieu merci, nous sommes à l’abri pour le moment! Nous commençons la visite du musée, mais, avec cette pluie qui ne cesse pas, je deviens peu à peu inquiète, me demandant comment l’on fera pour retourner au bateau en redescendant à travers les rues glissantes et ruisselantes d’eau…avec, en plus, un seul parapluie pour nous couvrir. Eh oui, imprudente comme je suis, je n’ai apporté qu’un seul petit parapluie!

C’est dans cet état d’esprit inquiet que nous visitons le musée et que nous sortons sous les arcades de la cour intérieure du palais, le palais s'articulant, en effet, autour d’une belle cour centrale de 50 m de longueur sur 40 m de largeur, décorée de dalles géométriques en marbre. Des statues d'empereurs romains provenant de l'odéon de l'île de Kos bordent le côté nord. Dois-je préciser que nous ne mettrons pas les pieds sur ces dalles de marbre mouillées?! Il pleut toujours beaucoup, mais un peu moins abondamment. Mon seul espoir c’est que tout se calme d’ici quelque temps et, comme nous avons quelques heures à notre disposition, je reprends courage en vue du retour.

Mon mari préfère se reposer tranquillement sur un banc tout en admirant la cour, pendant que moi, j’irai visiter quelques belles salles du palais qui sont ornées de mobilier italien et qui abritent également une série de mosaïques hellénistiques et romaines provenant des îles du Dodécanèse. En visitant ces belles salles, je sentais peu à peu mon esprit s’apaiser, sans doute parce que je me sentais bien au milieu de ce décor où vécurent tant de valeureux chevaliers et, c’est une femme apaisée et heureuse qui retrouva son mari, toujours assis sur son banc à admirer, vous savez quoi? eh bien, à admirer la cour qui brillait sous la lumière du soleil! J’étais absolument ravie et remerciais dans le fond de mon cœur le brave chevalier qui, du haut du ciel, nous avait obtenu de vivre ce beau moment!

Alors, tout tranquillement, nous avons pu revenir au bateau en passant, cette fois, par la rue des Chevaliers que j’avais tant aimée au cours de mes précédentes visites à Rhodes. C’est dans cette rue très étroite, pavée de galets, que se trouvent les « auberges » dans lesquels habitaient les Chevaliers groupés par « langues ». Ces bâtiments gothiques qui remontent aux 15ième et 16ième siècles produisent une forte impression et pour vraiment en apprécier toute la beauté, il vaut mieux prendre tout son temps et s’arrêter souvent, ce que nous avons fait.

Nous y avons fait aussi quelques belles découvertes. Par exemple, l’ancienne auberge de France a été rachetée en 1911 par l’ambassadeur de France en Turquie, Maurice Bompard, qui l’a fait restaurer à ses frais et offerte à l’état, fait rappelé par une plaque commémorative. Aujourd’hui, on y trouve le consulat de France ce qui explique que le drapeau tricolore flotte au-dessus de l’édifice. En levant la tête, tout à coup on y aperçoit des gargouilles à gueules de crocodiles rappelant que le Grand Maître Dieudonné de Coujon avait tué une de ces bêtes qui s’était échappée d’un bateau et qui terrorisait la ville. Plus bas dans la rue, se trouve l’auberge d’Italie qui porte le blason du Grand Maître italien Fabrizio del Carretto.

Avec ces exemples, vous aurez compris que la rue est historiquement très riche. Aussi, si vous y allez un jour, prenez le temps d’admirer les écussons, les armoiries, les portes ogivales etc… pour vous imprégner un peu de l’atmosphère médiévale qui s’en dégage. Moi, j’y ai vécu un beau moment de bonheur!

La journée s’est donc beaucoup mieux terminée qu’elle n’avait débuté.

Le soir, en retrouvant nos amis, ils nous racontent que l’horaire de leur tour avait été modifié et que le guide les avait tout d’abord emmenés voir les ruines à Kamiros. A leur retour, la pluie s’est mise à tomber et ils sont arrivés dans la ville de Rhodes au moment de la pluie torrentielle de sorte que le guide a jugé qu’il valait mieux les ramener au bateau. Ils n’ont donc pas eu la chance, comme nous, de voir la vieille ville et surtout le palais des Grands Maîtres et tout ce qui l’entoure. Dommage pour eux, mais peut-être n’est-ce que partie remise, qui sait?

Le soir, les orages recommencent de plus belle alors que nous quittons la Grèce en direction de la Turquie pour une escale à Kusadasi… et nous, nous espérons toujours que le soleil finira par triompher de tout ce mauvais temps!

Pour les photos d’Athènes et de Rhodes :

http://picasaweb.google.ca/Oumledauphin ... esEtRhodes#
Avatar de l’utilisateur
Marie-Claude
Membre d'honneur
Membre d'honneur
Messages : 4209
Inscription : mar., 12 oct. 2004, 7:43
Localisation : St-Eustache, Québec

Message par Marie-Claude » sam., 19 déc. 2009, 21:15

Bonsoir Oum!!

On s'est manqué de peu à Athènes!! Je suis triste de lire que vous avez eu tant de pluie... il faisait si beau quand nous y étions, que quelques jours plus tard!

A votre prochain arrêt à Athènes, je vous recommande fortement d'aller visiter le nouveau musée de l'Acropole, à l'entrée de la Plaka... vraiment, un magnifique musée dans un environnement splendide!

A la lecture de votre journée à Rhodes, je me suis remémoré notre visite de 2005, et ça m'a aussi redonné l'enthousiasme d'y retourne l'automne prochain... c'est vrai que la rue des chevaliers nous plonge dans un autre monde!!!

Vos photos rendent bien justice a cette belle île!!!

Vivement la suite... espérons que Kusadasi sera plus sec...
MC
A venir: ???

Croisières passées avec 296 jours en mer:
28 ) 2013, 12 décembre - Explorer of the Seas - Caraïbes - 10 jours
27) 2013, 24 octobre - Celebrity Infinity - Transatlantique Harwich à Miami - 14 jours http://bit.ly/1qVO5DG
26) 2013, 14 juillet - Celebrity Summit - Bermudes - 7 jours http://bit.ly/GzFYqY
25) 2013, 17 Mars - Celebrity Infinity - Amérique du Sud et Canal Panama - 15 jours http://bit.ly/18LXcey
24) 2012, 12 Octobre - Brilliance OTS - Québec à Québec (Terre-neuve, St-Pierre Miquelon, Maritimes) - 10 jrs http://bit.ly/1c1Q4hm
23) 2012 Mai - Celebrity Silhouette - Méditerranée et Adriatique - 13 jours http://bit.ly/1brWdAJ
22) 2011 Octobre - Celebrity Silhouette - Terre Sainte - 12 jrs:http://bit.ly/19TExKW
21) 2010 Décembre - Emerald Princess - Jour de l'An - Caraïbes Sud - 10 jrs: http://bit.ly/1g1to0P
20) 2010 Octobre - Celebrity Equinox - Transatlantique Rome-FLL - 16 jrs: http://bit.ly/15Hps3m
19) 2010 Juin - Azamara Journey - Fjords Norvégiens - 12 jrs: http://bit.ly/17pu4td
18 ) 2009 Octobre - Azamara Quest - Grèce, Turquie, Egypte, Rome - 14 jrs: http://bit.ly/GzAmwO
17) 2009 Janvier - Azamara Quest - Asie, 14 jrs: http://bit.ly/GzG0zh
16) 2008 Août - Princess Sea - Transatlantique Norvège, Islande, Groenland - 14 jrs: http://bit.ly/1520uct
15) 2008 Avril - Navigator of the Seas - Transatlantique Bermudes, Portugal, Espagne - 14 jrs: http://bit.ly/18LXVwg
14) 2007 Décembre - Princess Emerald - Caraïbes du Sud - 10 jrs: http://bit.ly/19fJzGt
13) 2007 Octobre - Serenade of the Seas - Hawaii - 15 jrs: http://bit.ly/16Fdwjr
12) 2007 Février - Princess Golden - Amérique du Sud et Cap Horn - 12 jrs: http://bit.ly/19VOUzf
11) 2006 Août - Princess Golden - Iles britanniques - 10 jrs: http://bit.ly/1520GrY
10) 2005 Novembre - NCL Star - Riviera mexicaine - 8 jrs: http://bit.ly/1hj6G1X / http://bit.ly/1c1QVyF
9) 2005 Mai - HAL Rotterdam - Mediterranée - 12 jrs: http://bit.ly/15HpQi8
8 ) 2005 Janvier - Costa Magica - Egypte, Turquie, Chypre et Grèce - 10 jrs
7) 2004 Août - HAL Zuiderdam - Caraïbes de l'est - 7 jrs
6) 2004 Mai - Princess Sun - Alaska - 7 jrs
5) 2003 Mai - Princess Regal - Baltique Russie - 12 jrs
4) 2002 Décembre - Celebrity Constellation - Caraïbes du sud - 7 jrs
3) 2001 Octobre - Princess Golden - Caraïbes de l'est - 7 jrs
2) 2001 Mars - Carnival Sensation - Caraïbes de l'ouest - 7 jrs
1) 1999 Avril - Costa Romantica - Caraïbes de l'ouest - 7 jrs


Suivez-moi sur: http://www.neptuneetgourmandise.ca

Image
Avatar de l’utilisateur
Oum
Membre d'honneur
Membre d'honneur
Messages : 367
Inscription : jeu., 02 avr. 2009, 17:48
Localisation : Montréal

Message par Oum » dim., 20 déc. 2009, 21:41

Bonsoir Marie-Claude,

De mon côté, j'étais surtout désolée pour nos amis B et C pour qui c'était leur première croisière. On a toujours en tête de beaux rêves et bien sûr, C s'était imaginée voir ces pays méditerranéens sous un beau ciel bleu comme sur les cartes postales! On en était très loin, je vous l'assure!

C'était bien pour vous d'être derrière nous car, comme nous attirions tous les nuages vers nous, cela vous a libéré vous et votre maman! Comme ça, il y a au moins eu des gagnants!AH!AH!AH!
Avatar de l’utilisateur
Oum
Membre d'honneur
Membre d'honneur
Messages : 367
Inscription : jeu., 02 avr. 2009, 17:48
Localisation : Montréal

Message par Oum » mer., 23 déc. 2009, 12:50

27 Octobre 2009: Ephèse

C’est sous un ciel encore nuageux, mais non plus menaçant, que nous accostons très tôt à Kusadasi, en Turquie, en ce matin du 27 octobre.

Kusadasi, ancien petit village de pêcheurs est devenu une station balnéaire très célèbre de Turquie. Mais, la très grande majorité des croisiéristes n’est pas venue pour les plages, oh non!, mais bien pour aller visiter les ruines d’Éphèse.

D’ailleurs, Celebrity proposait un très grand choix d’excursions différentes pour Ephèse, pouvant répondre à tous les goûts et conditions physiques. Alors que nos amis avaient acheté un long tour qualifié de « strenuous » de plus de 8 heures les amenant à Ephèse, Milet etc…, nous avions acheté un tour qui convenait mieux à la condition physique de mon mari, tour moins exténuant intitulé « Highlights of Ephesus ».

Lorsque j’achète mes excursions sur le site de Celebrity, je prends toujours la peine d’indiquer que ma langue préférée est le français, sachant très bien que les chances d’avoir un tour en français sont à peu près nulles. Aussi, quelle ne fut pas notre surprise de recevoir un message téléphonique nous disant de venir changer nos coupons d’excursions pour un tour en français! Eh oui, sur le bateau, il y avait un groupe de Québécois qui, eux, avaient leurs tours organisés en français et il se trouvait qu’à cette escale, leur tour était équivalent au nôtre! Heureuse surprise pour nous, car il s’est avéré que le guide était très cultivé et intéressant. Ajoutez à cela que le ciel devenait de plus en plus dégagé et vous aurez compris que cette excursion a été non seulement intéressante, mais très agréable côté température…ce qui était bon pour le moral!

Le seul petit bémol fut le petit-déjeuner en cabine. Comme nous partions très tôt, nous avions décidé de commander notre petit-déjeuner dans la cabine. Pour la livraison, rien à dire, tout était parfait. Mais, lorsque nous avons regardé les plats, il manquait au moins la moitié de ce que nous avions commandé! Comme le temps pressait, nous n’avons rien dit, mais c’est un aspect du bateau qui a besoin d’être amélioré. Cela ne nous était jamais arrivé à bord de l’Eurodam.

Et nous voilà en route vers Selçuk, une ville de la Turquie anatolienne, située à 50 km au sud d'İzmir. C'est sur le territoire de Selçuk que sont situées les ruines de l'antique cité grecque d'Éphèse, du Temple d’Artémis, et de l'église Saint-Jean qui fut le plus grand sanctuaire chrétien pendant des siècles.

Notre excursion prévoit une visite d’Ephèse, précédée par une visite de la maison dans laquelle est supposée avoir vécu la Vierge Marie, mère de Jésus, maison située au sommet de la montagne, surplombant le site antique d'Éphèse, à 8 km environ.

Selon la tradition chrétienne, saint Jean emmena la Vierge Marie dans la région d’Ephèse. Je rappelle que le saint Jean dont je parle ici est un des douze Apôtres de Jésus et non pas Jean Baptiste qui lui, était un cousin de Jésus et qui est mort avant Jésus, décapité sur l’ordre de Hérode. D’ailleurs on l'appelle Jean l’Apôtre ou Jean L’Evangéliste ou encore Jean le Théologien pour le distinguer de Jean le Baptiste. Toujours dans la tradition chrétienne, le quatrième évangile lui est attribué, ainsi que trois épîtres, ainsi que l’Apocalypse de Jean qu’il aurait écrit dans la très belle île de Patmos, autre île du Dodécanèse.

L’Apôtre Jean se trouvait au pied de la Croix lorsque Jésus fut crucifié et c’est à lui que Jésus a confié sa mère avant de mourir par les paroles: « Femme voici Ton fils, puis il dit au disciple: voici ta Mère... Dès cette heure-là, le disciple l'accueillit chez lui » (JN 19, 27).

C’est ainsi qu’entre les années 37 et 48, afin de fuir la persécution qui sévissait à Jérusalem saint Jean emmena la Vierge Marie à Ephèse où elle habita une maison, « Meryemana Evi », située sur une colline avec vue sur le port, la mer et les îles. C'est ici que Marie aurait été élevée corps et âme au ciel, ce qui correspond à l'Assomption pour les catholiques et la Dormition pour les orthodoxes.

Or, l'emplacement de la maison aurait été révélé à une religieuse et mystique allemande Anne Catherine Emmerick, née en 1774 et décédée en 1824, qui aurait eu des visions au sujet de la vie de la Vierge Marie. En particulier, elle aurait eu une vision de la Vierge Marie dans sa maison dont elle donna la description, sans jamais avoir visité le lieu. Un prêtre nommé Gouyet découvrit l’endroit décrit par la religieuse, envoya un rapport à Paris et Rome, mais ne fut pas pris au sérieux. Dix ans plus tard, en 1891, H. Jung trouva à son tour les ruines d’une « chapelle » qui correspondait aux descriptions faites au cours de la vision. C’était un petit lieu de culte dont le toit s’était écroulé, aux murs en ruine, et là se trouvait une statue, aux mains cassées, de la Vierge Marie. Des fouilles et des restaurations furent faites jusqu’en 1894.

En 1950-51, au cours de fouilles pratiquées en vue de la construction d’une église, une source dite « sacrée » aux eaux légèrement salées et aux propriétés curatives, fut découverte.

Cet endroit fut officiellement déclaré reliquaire par l'Eglise Catholique Romaine en 1896.

Il fut sanctifié par Paul VI en 1967, après que le Vatican ait confirmé que la Vierge Marie avait bien passé les dernières années de sa vie dans cet endroit. Depuis la visite du pape Jean-Paul II en 1979, l’endroit est devenu très fréquenté, et chaque année, le 15 août, une cérémonie est célébrée afin de commémorer l’Assomption de la Vierge Marie. Benoît XVI a aussi visité la maison de la Vierge le 29 novembre 2006.

C’est un endroit particulièrement touchant pour les croyants. Le lieu est très beau et surtout très calme. Bien sûr, du point de vue dimension, rien de comparable avec un lieu de pèlerinage comme Lourdes, mais, justement, l’intimité du lieu favorise un recueillement certain des visiteurs sans doute sous l’emprise du charme paisible de l’endroit.

Comme nous sommes arrivés tôt, nous passons relativement rapidement à travers les deux petites pièces de la petite maison…le temps d’un Ave peut-être? Je n’en suis plus certaine mais il me semble que l’on entendait un air d’Ave Maria, mais je ne sais plus si c’était dans mon imagination ou non. Jusqu’à la température qui, enfin, nous est favorable pour rendre le tout plus agréable!

En sortant de la maison, on redescend par un petit chemin et là, se trouve les petites fontaines où l’on peut recueillir l’eau de la source sacrée. Et c’est là que nous comprenons pourquoi, en montant dans le car, nous avions trouvé un petit sac cadeau avec, à l’intérieur, une espèce de petite amphore genre quelque peu antique, avec une forme légèrement féminine en relief. C’était vraiment délicat et joli mais nous n’avions pas compris que la forme féminine était, en réalité, une silhouette de la Vierge Marie et que la petite amphore nous était donnée pour nous permettre de rapporter de l’eau sacrée! Dommage pour nous!
Ce sanctuaire est un lieu de rencontre exceptionnel entre les Chrétiens et les Musulmans. En témoignent les divers ex-voto exposés près de la route qui descend de la maison et qui montrent que la Vierge Marie accorde des miracles aux uns comme aux autres. D’ailleurs, le nom de Marie, ou Meryem, est cité 34 fois dans le Coran.

Comme le car est stationné en bas un peu plus loin, mon mari et moi n’avons pas le courage de remonter chercher de l’eau en courant, mais un brave Québécois, qui, lui, a ce courage, nous offre d’en rapporter pour nous. Je suis vraiment touchée de sa gentillesse et c’est ainsi que, grâce à lui, nous avons eu, nous aussi, notre petite amphore remplie d’eau sacrée!

Après cette visite touchante, nous partons en direction du site archéologique chargé d’histoire d’Ephèse.

L’origine du nom d’Ephèse est dérivé d’Apasa, une reine des Amazones…les Amazones, dans la mythologie grecque, étant cette peuplade de femmes guerrières établie sur les bords de la mer Noire qui tuaient leurs enfants mâles et brûlaient le sein droit de leurs filles pour que ces dernières tirent mieux à l’arc! Dans l’Antiquité, la cité était connue pour ses sanctuaires, dont le plus célèbre était le temple de la déesse Artémis, l'une des Sept Merveilles du monde antique, Artémis étant une déesse grecque de la nature sauvage et de la chasse. Il est intéressant de noter que ce temple est également considéré comme étant la première banque au monde puisqu’il était possible d'y déposer de l'argent et de le récupérer plus tard crédité d'un intérêt.

La région d’Ephèse étant située au carrefour de grandes voies commerciales vers l’Asie Mineure, elle se développa rapidement en raison de son port abrité et de son sol fertile. Pendant plus d’un millénaire elle a été un grand centre du monde païen. Au cours de sa longue histoire, la ville a souvent été envahie et c’est un lieutenant d’Alexandre le Grand qui, après la mort de ce dernier, décida d’en faire un grand port. En 287 av. J.-C., il déplaça la ville entre les mont Pion et Corressos, à l’emplacement des vestiges actuels.

C’est vers 130 av. J.-C. que la cité tomba aux mains des Romains. Non seulement resta-t-elle un centre commercial important mais c’est au cours de la période romaine qu’elle a connu les jours les plus prospères de son histoire, sa population atteignant environ 250 000 à 300 000 habitants.

La cité fut également un des premiers centres du christianisme. Saint Paul y établit une congrégation chrétienne au Ier siècle apr. J.-C. Mise à sac par les Goths en 262 et bien que reconstruite, la cité ne retrouva jamais sa splendeur passée.

Au 7ième siècle, la cité subit les raids des Perses, puis des Arabes, ainsi qu'un tremblement de terre, vers 614. Même si Éphèse retrouva une certaine prospérité aux 10ième et 11ième siècles, son port fut peu à peu encombré par le limons du fleuve Caïstre au début du 14ième siècle, ce qui entraîna le déclin de l'antique cité qui sombra alors dans l’oubli.
Marie-Claude a dit du site d’Éphèse dans son compte-rendu récent : « Mais ce qui est à mon avis le plus remarquable est que la ville est tellement bien conservée qu’on peut vraiment voir comment la ville était, comment les gens vivaient. On n’a pas vraiment à user d’imagination car tout est là! » Oui, elle a parfaitement raison et cela constitue même un des atouts majeurs de l’intérêt que suscite ce site.

J’aimerais vous faire connaître quelques monuments de la ville qui m’ont semblé particulièrement intéressants lors de notre visite du site.
Après avoir franchi la porte de Magnésie, nous arrivons dans la section administrative de l’ancienne cité. Les ruines que l’on y voit remontent au 1er siècle av. J.-C. et correspondent à l’agora d’état, soit le centre de la cité, là où l’on débattait des questions importantes de la ville. Tout près, se trouvent les Thermes de Varius, construits au 1er siècle et qui sont des bains romains classiques.

Le Bouletérion, aussi appelé Odéon, à cause de sa forme ressemblant à un théâtre, est un édifice en demi-cercle construit au 2ième siècle, qui servait pour des réunions du conseil de la cité, soit la boulê. A l’origine, il était recouvert d’un toit en bois et il pouvait contenir 1400 personnes. Il était aussi utilisé pour des conférences et servait même comme salle de concert.

J’apprécie beaucoup les ruines du temple de Domitien, construit au 1er siècle, qui fut le premier monument dédié à un empereur romain. J’aime beaucoup également le Monument de Memmius, construit au 1er siècle en l’honneur de cet homme politique romain, qui repose sur un socle fait de blocs et présente de très beaux hauts-reliefs dans sa partie supérieure.

La rue des Courètes est une grande avenue qui descend depuis la Place de Domitien jusqu’à la bibliothèque de Celsus, rue qui date de la fondation de la ville. Intriguée par ce nom de « Courètes », j’ai cherché l’origine du mot et voici ce que j’ai trouvé. D'après la mythologie, les Courètes étaient des demi-dieux qui se signalèrent lorsque Letô, enceinte de Zeus, mis au monde les jumeaux divins Artémis et Apollon: toujours prêts à rendre service, ils firent un vacarme épouvantable avec leurs armes afin de distraire l'attention d'Héra, l'épouse jalouse de Zeus, et de lui cacher ces naissances illégitimes. Plus tard, ce même nom de Courètes désigna à Ephèse une catégorie de prêtres dont le collège formait la principale association religieuse de la ville. A l'origine, ils étaient six, mais leur nombre fut porté à neuf et ils étaient renouvelés chaque année. Le but de cette association était d'animer les concours dramatiques annuels qui avaient lieu à Ortygia pour célébrer la naissance d'Artémis éphésienne.

On peut admirer un fragment de la porte d'Héraclès avec la très belle déesse grecque de la Victoire, Niké, déesse ailée capable de se déplacer à grande vitesse et qui inspira l’entreprise américaine Nike bien connue à travers le monde. L’entreprise a assuré sa notoriété par un logo simple et rapidement reconnaissable, le « Swoosh », soit une virgule posée à l'envers et à l'horizontale qui n’est autre qu’une représentation stylisée de l'aile de la déesse.

Le long de la rue des Courètes, se trouve une très grande fontaine, construite en l'honneur de l'empereur Trajan au début du 2ième siècle, partiellement restaurée… avec plus ou moins de succès à ce qu’il me semble. Elle comprenait 2 niveaux sur une hauteur de 12 m et un bassin ainsi que des statues représentant des divinités et des membres de la famille de l'empereur. Assez difficile à mon avis d’imaginer, à partir de ce que je vois, la beauté d’origine de cette fontaine!

Par ailleurs, j’aime beaucoup le temple Hadrien construit au début du 2ième siècle, en hommage à l’empereur Hadrien, en utilisant le style corinthien si élégant. Le temple comporte un pronaos, terme désignant le vestibule d’un temple antique, avec deux colonnes et deux piliers supportant un fronton dans lequel s’ouvre un arc richement décoré. On y trouve entre autres, Tyché, déesse grecque symbolisant la fortune, Héraclès combattant Thésée etc…

Puis, on arrive à l’imposante bibliothèque Celsus, édifice qui se trouve au centre de la ville, à la convergence des deux grands axes de la ville, la rue de Marbre et la rue des Courètes, la ville basse et la ville haute. C’est elle que l’on reconnaît le plus facilement entre tous les monuments du site d’Ephèse…et pour cause! Sa façade est non seulement impressionnante mais très élégante et j’ai beaucoup aimé y arriver par la rue des Courètes, ce qui permettait à sa beauté de nous être révélée progressivement au fur et à mesure que nous en approchions.

La bibliothèque d’Ephèse a été construite en l’année 117 par le consul Julius Aquila à la mémoire de son père C. J. Celsus, qui fut proconsul de la province Romaine d'Asie. Abritant pas moins de 12 000 rouleaux, conservés dans des placards en bois encastrés dans les murs, elle occupait le troisième rang des plus grandes bibliothèques du monde, derrière celles d’Alexandrie et de Pergame ce qui contribua grandement à la vie culturelle de la région. Sa façade à deux étages richement décorée comprenait des niches dans lesquelles se dressaient des statues personnifiant les vertus chères à Celsus : sagesse, intelligence, jugement et science. Icône emblématique et fierté de la cité au 2ième siècle, ce bâtiment l’est encore de nos jours puisqu’il figure sur certains billets de banque turcs.

La bibliothèque n’a été révélée que par des restes monumentaux. Incendiée par les Goths en l’an 263, tout ce qu’elle renfermait fut détruit. Devant la façade en ruines, les Ephésiens installèrent des plaques de marbre pour construire un bassin de fontaine. La façade actuellement en place est le fruit de huit années de travaux. Entre 1970 et 1978, les chercheurs F. Hueber, un architecte et V. M. Strocka, un archéologue, travaillèrent presque exclusivement au relèvement de celle-ci, haute de plus de 16 m et large de 10 m.

Le dernier arrêt de cette visite est consacré au grand théâtre d’Ephèse qui fut construit durant la période hellénistique au 3ième siècle av. J.C. et qui fut remanié et agrandi à diverses reprises pendant l’époque romaine. C’est un théâtre de type gréco-romain, comprenant 66 rangées de sièges séparées en trois sections, pouvant accueillir 24 000 spectateurs et qui était réputé pour la qualité remarquable de son acoustique.

Non seulement était-il le lieu de spectacles et de concerts, mais il était également le lieu de grandes processions à caractère religieux. Des combats de gladiateurs s’y tinrent également.

Une petite anecdote passée à propos de ce grand théâtre. A Ephèse, il est rapporté que Paul aurait provoqué une émeute dans le théâtre, car sa religion menaçait le culte d'Artémis dont la ville possédait des temples décorés de précieuses statues en argent. L'émeute fut fomentée par les orfèvres qui tenaient à préserver les cultes païens qui favorisaient le commerce de leurs statues. La foule s'attroupa dans le théâtre et scanda un hommage à "Artémis des Ephésiens". Finalement l'assemblée se calma grâce au secrétaire de séance qui rassura les Ephésiens, le calme revint et la foule se dispersa. Paul ne fut pas inquiété (Actes 19, 23-40).

Plus récemment, des concerts y ont aussi été donnés et le guide de nous signaler que des grands ténors tels que Pavarotti, Domingo etc… y ont chanté. Aussitôt, une petite voix s’élève du groupe pour demander si « notre Céline nationale » y avait aussi donné un concert?! Eh bien, d’après la réponse du guide, il semblerait que non…pas encore, du moins!

Par ailleurs, le guide nous apprend que certains groupes rock, et là, je ne saurais vraiment pas vous dire lesquels tant je suis ignorante en ce domaine!, eh bien, ces groupes rock ont réussi à causer des dégâts au théâtre jusqu’à faire fendre certaines pierres des sièges à cause des fortes vibrations émises par leurs systèmes de son. Je savais qu’ils réussissent à vous briser le tympan mais je ne savais pas encore qu’ils avaient réussi à faire fendre des pierres qui, jusqu’à maintenant, avaient résisté depuis plus de 2000 ans aux assauts du temps! C’est à un tel point que maintenant, à ce que j’ai compris, ces concerts sont défendus. Pour « protéger » le théâtre antique, il y a désormais limitation de sièges et de décibels lors des concerts.

Enfin, nous empruntons la Voie Arcadiane pour rejoindre tranquillement la sortie du site. D’origine hellénistique, cette voie fut restaurée par l’empereur Arcadius au 5ième siècle en honneur duquel on lui donna le nom de Voie Arcadiane. Elle reliait le grand théâtre au port qui aujourd’hui a reculé de 10 km. La partie centrale est pavée de marbre. Elle était bordée de colonnes corinthiennes qui délimitaient de profondes galeries. Celles-ci, au sol couvert de mosaïques, abritaient de magasins et, la nuit, étaient illuminées par des torches, ce qui devait conférer une ambiance toute particulière et magique sans doute.

On y donne des mini spectacles d’une dizaine de minutes, qui sont destinés, selon le guide, avant tout aux Américains. En effet, il paraîtrait que ces derniers ont du mal à se faire une image exacte d’une situation à partir de simples explications et ont besoin de « voir » les choses pour comprendre! A cette remarque du guide, on entendit un grand éclat de rire général du groupe de Québécois « intellectuels » que nous étions car, bien entendu, nous, nous avions tout compris sans besoin de tous ces « enfantillages »! Alors, j’aimerais bien savoir pourquoi alors, nous, « les intellectuels », sommes restés à regarder ce mini spectacle et l’avons même trouvé amusant! N’y aurait-il pas peut-être un peu d’Américain en chacun de nous?

Après cette belle excursion, nous sommes retournés directement au bateau sans démonstration à une boutique de tapis, Dieu merci! Le guide a tout simplement offert aux touristes qui voulait faire des achats de cuir de les accompagner dans une boutique très bien, à son avis. Mais, presque tous, nous sommes retournés au bateau, fatigués mais heureux. J’étais particulièrement heureuse d’avoir pu admirer ce merveilleux site sans la chaleur accablante de l’été, comme cela avait été le cas lorsque j’étais venue la première fois.

Mon mari et moi avons passé l’après-midi à nous reposer et le soir, nous avons retrouvé nos amis qui, de leur côté, avaient eu aussi une excellente journée. Avec le beau soleil automnal que nous avions eu à Ephèse, nous espérions qu’enfin le beau temps était revenu pour de bon et qu’il nous accompagnerait jusqu’en Israël, notre prochaine destination.

Pour les photos :
http://picasaweb.google.ca/Oumledauphin ... dasiEphese#
Avatar de l’utilisateur
Oum
Membre d'honneur
Membre d'honneur
Messages : 367
Inscription : jeu., 02 avr. 2009, 17:48
Localisation : Montréal

Message par Oum » dim., 03 janv. 2010, 19:11

29 octobre 2009. Haïfa en Israël.

Entre la Turquie et Israël, nous avions une journée de navigation en mer le 28 octobre, journée que nous espérions belle et ensoleillée, puisque nous allions toujours plus vers le sud et qu’à Ephèse nous avions bénéficié de beau temps, mais qui, malheureusement s’est avérée plutôt décevante, les nuages ayant décidé de nous poursuivre…se plaisant sans doute en notre compagnie si agréable! Tant pis, nous ne nous sommes pas laissés abattre et nous avons même composé avec ces nuages qui, décidément, ont été assez aimables pour ne pas perturber une charmante petite réunion festive sur le balcon de nos gentils amis C et B.

Puis, en ce matin du 29 octobre, nous voici arrivés en Israël, magnifique petit pays que nous avions eu le bonheur de visiter en 1995 et qui nous avait profondément marqués par sa beauté, sa diversité et sa richesse culturelle et historique. C’est sous les nuages, bien sûr!, que l’Equinox accoste à Haïfa.

Haïfa, חיפה en hébreu, est une ville côtière d'Israël située sur les bords de la Mer Méditerranée, au nord du pays, dans le district qui porte son nom. Haïfa est la troisième ville du pays, après Tel Aviv et Jérusalem. Logée en contrebas ainsi que sur les hauteurs du Mont Carmel, elle est une des villes portuaires les plus importantes du pays. Sachez que le Carmel est une chaîne de collines et de vallées en Galilée s’étendant sur vingt-cinq kilomètres de long et six de large au pied de la Méditerranée. De plus, le Carmel est aussi un ordre catholique de rite latin, dont les premiers membres étaient des ermites installés dans une grotte qui aurait été autrefois habitée par le prophète Elie. N’oubliez pas qu’en Israël, très souvent géographie rime avec religion.

Aujourd'hui, Haïfa est une cité multi-culturelle et multi-confessionnelle, où coexistent pacifiquement des citoyens israéliens juifs, musulmans, chrétiens et druzes. Personnellement, je trouve que c’est une très jolie petite ville avec un charme certain, en partie dû à sa situation géographique, mais aussi par ses richesses culturelles incontestables.

Peu importe l’excursion que l’on choisisse, ce sera un rendez-vous assuré avec l’Histoire, et souvent, plus que millénaire. Pour ceux qui viennent en Israël pour la première fois, deux excursions offertes par Celebrity sont, à mon avis, à recommander au cours de cette escale : la première est une excursion de deux jours permettant un tour plus approfondi puisque les excursionnistes vont coucher à l’hôtel, rejoignant le bateau à Ahsdod le lendemain soir, la seconde est une excursion d’une journée permettant de découvrir Nazareth et la très belle région de la Galilée sur les pas de Jésus. Nos amis ont choisi cette excursion d’un jour. Quant à nous, connaissant bien le pays, nous avons choisi une excursion plus tranquille, excursion d’une durée de 5 heures intitulée « Haïfa & Acre ».

En partant du port, nous nous dirigeons vers le premier arrêt prévu, soit le monastère des Carmes Stella Maris. De là, la vue qui s’offre à nous sur la baie de Haïfa est magnifique.

Il faut bien spécifier qu’au Carmel tout commence avec le prophète Elie. Selon le récit biblique, c’est là que le grand prophète accomplit des miracles prouvant aux Israélites que leurs croyances idolâtres étaient une erreur.

C’est également en ce lieu qu’est né l’ordre catholique des carmes, lorsque, au 12ième siècle, des croisés décidèrent de fonder un monastère sur les pentes du mont Carmel, où aurait vécu le prophète Elie. Pendant des siècles, les moines subirent les persécutions des musulmans. En 1799, le monastère servit d’hôpital aux troupes françaises de Bonaparte lors de sa campagne contre les Turcs. Lorsque celui-ci perd la bataille devant Saint-Jean d’Acre, le monastère est détruit et les deux cents soldats blessés qui s’y trouvaient furent massacrés.
Au début du 19ième siècle, les Ottomans construisirent un phare à proximité de l’ancien monastère, d’où le nom de l’endroit « Stella Maris », qui veut simplement dire «Etoile de la mer ». Les religieux furent ensuite autorisés à revenir s’installer sur les lieux, et le monastère actuel fut reconstruit en 1836. Il possède un très beau plafond peint qui représente le prophète Elie et le chariot de feu, le Roi David qui joue de la harpe etc… L’autel dédié à la Vierge Marie est bâti au-dessus d’une grotte laissée à sa plus pure simplicité, laquelle aurait été habitée par le prophète Elie. Le guide nous accorde quelques instants pour jeter un coup d’œil à cette grotte toute simple mais combien touchante. Je trouve toujours aussi émouvant de me retrouver dans un de ces lieux saints où l’on a l’impression d’être en présence de ces grands personnages bibliques dont on a entendu parler dès notre enfance.

Haïfa est aussi le centre mondial du bahaïsme, aussi connu sous le nom de religion bahá'íe. Cette religion qui tend à faire fusionner plusieurs doctrines différentes, appelle à une union universelle pour la plus grande gloire de Dieu, par delà les oppositions sociales, religieuses ou raciales. Les bahá’ís vénèrent tous les prophètes des grandes religions.
L’histoire commence avec un marchand perse de Shiraz, du nom de Siyyid Mírzá 'Alí-Muhammad qui, en 1844, à l'âge de 25 ans, déclara être une manifestation nouvelle de Dieu et le Mahdi attendu, i.e. le Messie des chiites. Il prit dès lors le titre de Báb, soit la « Porte ouverte vers Dieu ». Les autorités prirent peur et le firent exécuter en 1850, à Tabriz. Les bahá'ís le revendiquent comme prédécesseur de leur propre religion qui fut fondée, en 1863, par l’un de ses disciples, soit le prophète Mirzâ Husayn 'Alî Nuri surnommé Bahá'u'lláh, en arabe « Gloire de Dieu », d’où vient le nom de bahaïsme. Ce dernier fut emprisonné par les Turcs et finit ses jours à Acre en 1892. C’est son fils`Abdu'l-Bahá qui reprit le flambeau à la tête de quelques milliers de fidèles. Il acheta une terre sur les flancs du Carmel pour y faire dresser un mausolée en l’honneur du précurseur, le Báb, dont le corps fut transféré à Haïfa en 1909.

Ce mausolée, restauré en 1953, est de nouveau l’objet d’une restauration et, malheureusement, est présentement sous échafaudage. Nous n’avons donc pas pu admirer sa belle coupole dorée. Par contre, notre second arrêt aux Terrasses Baha'i, connues aussi comme les jardins suspendus d'Haïfa, nous a procuré quelque joli moment.
Les jardins s'étendent sur 19 terrasses qui sont traversées par 1500 marches. Ils partent du sommet du Mont Carmel pour arriver au pied de la "German Colony" ce qui représente un kilomètre de haut en bas. Il a fallu dix ans pour mener à bien ce projet. L'architecte de ces jardins est Fariborz Sahba, d'origine iranienne, mais maintenant établi au Canada et devenu même citoyen canadien…ce qui est un honneur pour nous! Selon ce que j’ai lu, ce dernier souhaiterait que ces jardins aient un caractère « spirituel » avant que d'être esthétiques.

Nous sommes tous charmés à la vue de ces magnifiques jardins en terrasses dessinant des motifs de tapis persans. Ajoutez à cela, la vue panoramique jusqu’à la Baie de Haïfa, vous comprendrez que le spectacle vaut vraiment le déplacement. Il n’est donc pas surprenant d’apprendre que c’est une des attractions touristiques les plus visitées d'Israël.

Puis, nous reprenons le car pour aller au nord de la baie d’Haïfa, à Acre, en hébreu Akko, en arabe Akka, appelée Ptolémaïs sous l’Antiquité et aussi connue dans le monde chrétien sous le nom Saint-Jean-d’Acre…tout ceci pour dire à quel point l’histoire de la région peut être culturellement longue et riche. En effet, Acre fut l’une des villes les plus importantes d’un monde aujourd’hui disparu et ses murailles, forteresse, églises etc… sont là, témoins de l’histoire de nombreux souverains qui y ont régné et combattu pour la posséder. Cette ville de Galilée connaît une présence humaine continue depuis 1500 av. J.-C.

Lors de notre excursion, une attention particulière est portée à la visite de la forteresse imposante des Templiers. Chronologiquement, nous aurions eu intérêt à faire cette visite avant celle de Rhodes, mais, peu importe puisque de cette façon, nous remontons de plus en plus loin dans le temps.

Les Croisés, grâce à l'aide d'une flotte génoise prirent la ville le 26 mai 1104. Elle devint rapidement le port permettant de ravitailler le royaume de Jérusalem nouvellement instauré. En 1187, le sultan Saladin s'en empara à son tour. Puis, le 12 juillet 1191, les armées réunies de Richard Coeur de Lion, roi d'Angleterre, et de Philippe II Auguste, roi de France, firent capituler la ville, faisant plier Saladin. Saint-Jean-d'Acre devint alors la capitale politique et administrative du Royaume Latin de Jérusalem. La dernière bataille que se livrèrent les Croisés et les Musulmans pour le contrôle de Saint-Jean-d'Acre commença en 1290. Après le siège imposé par le sultan mamelouk Al-Ashraf Khalil, la ville fut conquise le 18 mai 1291, date marquant la fin du royaume latin de Jérusalem et de la présence occidentale en Terre Sainte pour une très longue période.

Notons aussi que le Saint-Jean-d'Acre des Croisés se divisait en différents quartiers indépendants les uns des autres et appartenant aux communautés religieuses et commerçantes.
Bien qu’il existe certains points de ressemblance entre cette forteresse et le palais des Grands Maîtres visité quelques jours plus tôt à Rhodes, je suis surtout frappée par le fait qu’ici, à Saint-Jean-d’Acre, une grande partie de la visite se fera au-dessous du niveau du sol, car c’est là que se trouvent plusieurs salles, conférant au lieu visité un caractère plus « mystérieux », si je peux dire.

Là où je trouve une ressemblance frappante entre Rhodes et Saint-Jean-d’Acre, c’est dans la conception de la cour centrale, où nous retrouvons les niches le long du mur, l’escalier extérieur etc… mais, fait à noter, ici, la cour est plus vétuste et primitive que celle de Rhodes, et aucune jolie sculpture ne vient l’agrémenter.

Ce n’est que pendant les années 1950 et 1960, que ces importants vestiges furent découverts et dégagés des débris dans un état de conservation remarquable. Au cours des années 1990, d’autres fouilles furent faites aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur de la vieille ville d’aujourd’hui, accréditant par les vestiges découverts, ce qui n’était connu que par les récits des pèlerins.

Bien que toute la visite soit intéressante, certains endroits frappent davantage mon esprit ou mon imagination. Il en est ainsi lorsque, après avoir traversé plusieurs salles, nous arrivons à la salle des Chevaliers qui est l’ancien réfectoire, qui porte le nom de Crypte, grande salle voûtée soutenue par de très impressionnants piliers! Ces piliers sont d’autant plus remarquables qu’ils me semblent mis en valeur par un bel éclairage, dans ce décor par ailleurs si sobre et dépouillé.

De même, un autre moment intéressant est celui du passage d’un tunnel souterrain de plus de 60 m de long qui nous mène dans un autre bâtiment appelé "le poste" et qui pourrait avoir servi d'infirmerie.
Le guide nous a aussi montré la salle des toilettes comprenant 30 cabinets qui étaient reliées par un système de canalisations à l'égout principal de la ville. Un système d'égouts souterrain très élaboré a été retrouvé sous les bâtiments, permettant d'évacuer les eaux de pluies et les eaux usées jusqu'à l'égout municipal.

Le guide nous amène à l’extérieur pour nous montrer l’auberge des piliers, soit le Khan El-Umdan, que nous verrons après avoir traversé le marché blanc, souk El-Abyad, que nous traversons d’ailleurs sous une averse car, eh oui, la pluie est de nouveau au rendez-vous! Ce bazar pittoresque fut édifié par Dahar El Omar vers 1750, et reconstruit par Soliman Pasha en 1818 sous sa forme actuelle. Il dessert deux rangées d’échoppes multicolores où l’on trouve de tout, que ce soient des épices, des vêtements, des tissus etc… mais sur lesquelles nous ne jetons qu’un bref coup d’œil tant nous sommes attentifs à éviter les rigoles d’eau qui rendent les pavés de la rue très glissants. Petit moment intéressant à vivre tout de même!

Le Khan El-Umdan, fut construit à la fin du 18ième siècle sous les ordres d'Al Jazzar, surnom du sheikh Ahmed Pacha, qui signifie le « boucher », à cause des penchants sanguinaires de ce dernier. Le premier étage contenait les chambres d’hôtes. Les piliers sont en granit dont la plus grande partie fut apportée de Césarée et de Sidon. Le Khan El-Umdan est caractérisé par la tour de l’horloge, ajoutée en 1906 pour célébrer les trente ans de règne du sultan Abdu-l-Hamid II.

Le guide nous précise que ce sont les enfants des écoles maternelles en sortie dans leur ville qui, avec le soutien de leurs institutrices, ont réussi à ce que la ville installe une nouvelle horloge dans la tour, l'ancienne ayant disparue depuis longtemps. Il faut croire le guide sur parole lorsqu’il nous dit que chacun des quatre côtés de l’horloge porte des caractères différents soient hébraïques, romains, latins et arabes, ce qui la rend unique, car de là où nous étions, nous n’avons pu voir les heures que du côté des caractères hébraïques, enfin je pense!, …et encore, grâce au zoom de l’appareil photo!

Deux portes permettaient l’accès au khan: la première était destinée aux convois de chameliers qui rentraient par cette porte avec leurs bêtes et leurs marchandises, et la seconde était réservée aux marins qui arrivaient du port et qui fournissaient l’eau au complexe. Il me faut faire appel à toute mon imagination pour essayer de me représenter l’atmosphère vivante et grouillante qui devait régner à l’époque où tous ces marchands et leurs bêtes, s’égosillant et blatérant à qui mieux mieux, occupaient ce caravansérail, aujourd’hui si désert et silencieux!

Enfin, nous terminons cette belle visite par le passage appelé « Tunnel des Templiers », passage apprécié par chacun de nous. Ce tunnel « secret » a été découvert par hasard, en 1994, suite à la plainte concernant un égout bouché, d'une personne dont la maison se trouvait au-dessus! Il servait de passage souterrain stratégique, reliant le palais au port. Les Templiers déchargeaient directement l’approvisionnement et les munitions des bateaux, et les transportaient par ce passage secret rappelant qu’au 12ième siècle, la ville était une position militaire fortement gardée qui combattait les Turcs.

A la sortie du tunnel, nous aboutissons sur le petit port et jetons tous un dernier coup d’œil sur ce coin de mer qui, à une autre époque, a été témoin de tant et tant d’évènements historiques et, c’est avec un peu de nostalgie que nous repartons vers Haïfa où nous attend l’Equinox…toujours sous les nuages, bien sûr!

Le soir, nous retrouvons nos amis qui, de leur côté, ont passé une belle journée bien chargée et qui, plus que nous, ont besoin de reprendre des forces en vue d’une autre grosse excursion le lendemain à la découverte de Jérusalem.

Pour les photos :
http://picasaweb.google.ca/Oumledauphin ... tJerusalem#
Avatar de l’utilisateur
Marie-Claude
Membre d'honneur
Membre d'honneur
Messages : 4209
Inscription : mar., 12 oct. 2004, 7:43
Localisation : St-Eustache, Québec

Message par Marie-Claude » dim., 03 janv. 2010, 20:17

Bonne année Oum!!

J'avais très hâte à la suite, puisque nous irons à Haifa et Ashdod sur le Journey en novembre prochain!! Ça nous donne un excellent avant-goût!!
J'ai trouvé un guide privé qui nous a concocté un itinéraire assez chargé mais très intéressant... il ne me reste qu'à décider si on couchera à Jérusalem ou sur le bateau...
J'attends le récit et les photos de Jérusalem avec grande impatience!!!
MC
Avatar de l’utilisateur
Oum
Membre d'honneur
Membre d'honneur
Messages : 367
Inscription : jeu., 02 avr. 2009, 17:48
Localisation : Montréal

Message par Oum » mar., 05 janv. 2010, 9:43

Bonne et heureuse année à vous aussi Marie-Claude, sans oublier votre maman!

Si j'étais à votre place, je coucherais à Jérusalem car il y a tellement à voir dans ce minuscule mais ô combien intéressant pays qu'est Israël, et, en particulier dans cette ville si attachante qu'est Jérusalem!

L'idée d'un guide privé me semble bien approprié à la fois pour rendre votre séjour plus personnalisé et moins fatigant.

Comme les excursions du bateau sont souvent axées sur des points de grand intérêt, elles peuvent servir de base pour planifier votre tour privé qui lui, toutefois, aura le grand intérêt d'être modulé selon vos propres intérêts et ceux de votre maman.

Je sais que parfois nous sommes tentés par le fait d'en voir le plus possible dans le temps alloué, mais, parfois il est préférable d'en voir un peu moins, mais de s'y attarder et d'en jouir un peu plus profondément. A chacun d'en décider.

Choisissez selon votre coeur...et vous serez gagnante!
Avatar de l’utilisateur
Oum
Membre d'honneur
Membre d'honneur
Messages : 367
Inscription : jeu., 02 avr. 2009, 17:48
Localisation : Montréal

Message par Oum » jeu., 07 janv. 2010, 19:09

30 octobre 2009: Jérusalem en Israël

Le 30 octobre au matin, nous arrivons dans le port d’Ashdod. Ashdod, située dans le district Sud d’Israël est la cinquième plus grande ville et le premier port du pays, Située sur la plaine du littoral à mi-chemin entre Tel Aviv et Gaza, elle est à 35 km de Tel Aviv, et à 70 km de Jérusalem. C'est, paraît-il, une ville très dynamique et qui a eu une croissance récente très rapide, notamment grâce à l'apport de nouveaux immigrants en provenance de France, d’Éthiopie, de Russie et d’Amérique latine.
Mais, pour les croisiéristes que nous sommes, Ashdod n’est que le point de départ d’excursions qui mèneront la majorité d’entre nous à la ville sainte entre toutes, Jérusalem. Pour votre information, je dirai que Celebrity offrait aussi des excursions pour Tel Aviv et Jaffa et même pour Massada et la Mer Morte.

Connaissant assez bien la ville pour y avoir déjà séjourné, mon mari et moi avions acheté une excursion qualifiée de « moderate » et appelée « Leisurely Jerusalem », étant spécifié dans la description du tour que cette excursion avait été spécialement conçue pour ceux qui ne voulaient pas trop marcher… donc, parfait pour mon mari!

Nous sommes partis, par car, en empruntant la “Route du Courage”, parsemée, entre autres, de restes des convois qui ont essayé d’atteindre Jérusalem pendant la Guerre d’Indépendance. C’est lors du premier « arrêt-pipi » que nous rencontrons les premiers jeunes soldats israéliens….peut-être les Chevaliers des temps modernes quoi! Ils étaient nombreux en cet endroit qui, paraît-il, était un ancien poste de police occupé par les Anglais lorsque la Palestine était sous mandat anglais, poste récupéré par les Israéliens par après et qui sert maintenant à l’armée israélienne. Et tout à coup je réalise qu’en 1995, lors de notre voyage en Israël, c’est partout à travers le pays que nous rencontrions de ces jeunes soldats et que, de fait, il est plutôt surprenant que nous n’en ayons pas vu à Haïfa la veille!

Puis, après ce court arrêt, nous filons directement vers Jérusalem dont la dénomination israélienne officielle est Yerushaláyim en hébreu.
Cette ville du Proche-Orient tient une place prépondérante dans les trois grandes religions monothéistes juive, chrétienne et musulmane…mais aussi, dans le sentiment « national » israélien. L’État d’Israël a proclamé Jérusalem unifiée comme étant sa « capitale éternelle », cette désignation, bien sûr, n’étant pas reconnue par l'ensemble de la communauté internationale.

Jérusalem est située sur les Monts de Judée, dont le Mont Sion, à 745 m d’altitude moyenne, avec de fortes variations entre monts et vallées, de 700 à 800 m environ. Par exemple, le Mont Scopus culmine à 826 m et la vallée du Cédron descend sous les 600 m. La ville est très hétérogène s’y mêlant de nombreuses religions, peuples et groupes socio-économiques. La partie la plus intéressante pour les touristes que nous sommes est sans contredit la partie nommée « vieille ville », entourée de remparts, est constituée de deux quartiers à dominante arabe, dits quartier chrétien et quartier musulman, ainsi que d’un quartier à dominante arménienne et d’un quartier à dominante juive.

Le guide nous arrête un court moment sur le Mont Scopus, situé au nord-est de la vieille ville, à cause du panorama avantageux sur les collines désertiques qui entourent la ville. Contrairement au reste de la partie orientale de Jérusalem, le Mont Scopus est israélien depuis la guerre israélo-arabe de 1948. La souveraineté d’Israël sur le Mont Scopus est internationalement reconnue et il est inclus dans les limites officielles que les Israéliens attribuent à la ville.

Mais, là, où nous ferons une pause beaucoup plus longue pour admirer la ville dans toute sa beauté, c’est au belvédère du Mont de Oliviers, qui est une colline à l’est de Jérusalem. On a dit de cet endroit que, pèlerins ou conquérants, tous s’arrêtèrent pour contempler la cité si convoitée qui s’offrait ou se dérobait à leurs désirs. Ce lieu est important pour les trois religions monothéistes.

Pour la religion juive, l’importance du lieu tient à la présence d'un immense cimetière juif. Selon la tradition juive, le Mashia'h, Messie, qui amènera la résurrection des morts, passera en premier lieu par le Mont des Oliviers avant d'entrer dans Jérusalem. C'est donc les personnes enterrées en ce lieu qui seront les premières ressuscitées.

Pour le christianisme, outre le cimetière, la colline est couverte de nombreux monuments chrétiens. Ainsi en est-il du Carmel du Pater où la prière chrétienne du « Notre Père » est présentée en mosaïques le long d’un cloître, en diverses langues. A mi-pente, on trouve la chapelle du « Dominus Flevit », locution latine signifiant « le Seigneur a pleuré », qui commémore la lamentation de Jésus sur Jérusalem qui refusait d’accueillir son message, et, un peu plus bas, une église orthodoxe, « Maria Magdalena », aux clochers ornés de bulbes dorés si caractéristiques du style russe et qui fut construite in extremis par la Russie tsariste juste avant la révolution de 1917. Enfin, tout en bas de la colline, se trouve le Jardin de Gethsémani et la basilique de l’Agonie aussi connue sous le nom de l’Eglise de Toutes les Nations.

Enfin, pour l’islam, des mosquées sont également présentes, entre autres, sur le lieu où les chrétiens vénèrent la mémoire de l’Ascension de Jésus.

Le guide nous laisse un long moment en ce lieu pour, dans un premier temps nous permettre de contempler et je dirais même rêver devant la vue panoramique de cette ville à nulle autre pareille, puis identifier et relater certains évènements importants de quelques-uns des monuments les plus importants que nous voyons.

Dans le ciel au-dessus de la ville, de gros nuages gris alternent avec des pans de ciel tout bleu, ce qui permet au soleil de mettre en lumière certaines parties de la ville en contraste avec d’autres qui sont restées sous l’ombre des nuages. Cette lumière particulière ajoute sans aucun doute à la beauté de la vue d’autant plus que l’air vif est pur et cristallin. Le guide demande également à un croisiériste de lire quelques extraits de la Bible appropriés à ce que nous admirons, ce qui ajoute à l’intensité émotive du moment vécu en ce lieu.

Derrière les remparts de la ville, au premier plan, nous voyons l’esplanade des Mosquées, pour les musulmans, appelé esplanade du Temple par le juifs, sur laquelle se repère très facilement le célèbre Dôme du Rocher, érigé à l’emplacement de l’ancien Temple d’Hérode, qui est l’un des plus anciens monuments musulmans puisqu’il porte la date de sa construction l’an 691. On le nomme parfois la mosquée d’Omar, faussement d’ailleurs, puisqu’il ne doit rien en fait au conquérant de Jérusalem et n’est pas non plus une mosquée! En fait, c’est un monument commémoratif qui protège un rocher laissé à nu, lieu du sacrifice d’Abraham, patriarche biblique ancêtre des peuples juif, par son fils légitime Isaac, né de son épouse Sarah, et arabe, par son fils Ismaël, né de sa servante Agar, mais également revendiqué par les chrétiens qui se considèrent comme ses héritiers spirituels.

Pour ceux qui ne le savent pas, le sacrifice d’Abraham se rapporte brièvement à l’évènement suivant:

Dieu met Abraham à l’épreuve et lui dit : « Prends ton fils unique; va-t’en au pays de Moriah, et là offre-le en holocauste sur l’une des montagnes que je te dirai ». Abraham obéit.

Au moment du rituel, un ange vient et ordonne à Abraham d’épargner Isaac : « n’avance pas ta main sur l’enfant, et ne lui fais rien car je sais maintenant que tu crains Dieu, et que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique ».

Cet épisode est interprété comme une épreuve envoyée par Dieu pour « tester » la foi d’Abraham.

Un bélier est sacrifié à sa place. La tradition juive place ce sacrifice interrompu sur le Mont Moriah à l’emplacement actuel du Dôme du Rocher.

En bordure de l’esplanade, on peut aussi apercevoir la mosquée Al Aqsa, qui, elle, est une véritable mosquée, achevée en 715 et qui, d’après mes lectures, ne conserve rien de son premier aspect, si ce n’est son plan d’ensemble. Tout au long de sa longue histoire, elle connut de nombreuses vicissitudes et de très nombreuses restaurations dont les dernières datent des années, somme toute récentes, de 1938-1942 alors que le dictateur italien Mussolini lui fait don de colonnes de marbre et que le roi Farouk lui fait cadeau des peintures du plafond. Il s’agit de la plus grande mosquée de Jérusalem où 5 000 fidèles peuvent prier.

Au pied de l’esplanade, se trouve le Occidental aussi appelé Mur des Lamentations dont je parlerai un peu plus loin.

Pas très loin derrière l’esplanade, on peut aussi apercevoir le dôme bleu de l’Eglise du Saint-Sépulcre, lieu saint et émouvant entre tous pour tous les chrétiens du monde, puisqu’elle abrite le tombeau du Christ, construit sur la grotte où le corps du Christ aurait été déposé après avoir été descendu de la croix à Jérusalem. C’est là que se termine la Via Dolorosa, qui se traduit par « Chemin de la Souffrance », et qui, selon la tradition chrétienne, serait le chemin que Jésus emprunta avant sa crucifixion. Ce chemin est marqué par neuf des quatorze Stations du chemin de Croix alors que les cinq dernières stations sont à l'intérieur de l’église du Saint Sépulcre. Bien sûr, l’idéal pour pouvoir s’y recueillir et méditer un peu, est de la visiter à son rythme sans se sentir pressé, mais, je vous conseille d’y aller, même avec un groupe, si vous ne pouvez faire autrement.

Avec ces quelques exemples, vous aurez compris que la vue du belvédère est déjà un premier pas pour embrasser d’un coup d’œil toutes les richesses offertes par cette ville si attachante et que je suggère très fortement de faire cet arrêt à qui vient ici pour la toute première fois.

Si maintenant je reviens à notre excursion, nous partons du belvédère pour aller visiter le Jardin de Gethsémani et la basilique attenante dite Basilique de l’Agonie ou Eglise de Toutes les Nations.

Le nom Gethsémani correspond à la forme grecque du terme hébraïque gat shemanim, qui veut dire « pressoir à huile » sous-entendu d’olive. Les quelques oliviers du jardin attenant sont très anciens et certains d’entre eux ont des troncs vraiment impressionnants. J’ai lu qu’il est difficile de dater les oliviers car ces arbres renouvellent aussi bien leur tronc que leurs racines, de sorte qu’un arbre d’apparence jeune peut, en fait, avoir de vieilles racines. Mais, par ailleurs, il n’est pas exclu que les oliviers aux troncs tortueux auraient pu être de jeunes arbustes lorsque Jésus vint là, accompagné de ses disciples la nuit fatidique qui suivit la Dernière Cène… ou du moins, puissent être les descendants des oliviers du temps de Jésus.

Aujourd’hui, nous admirons les arbres vénérables qui se dressent au milieu de massifs de fleurs bien entretenus, mais il faut se rappeler que du temps de Jésus, c’était une oliveraie qui s’étendait là, avec son pressoir à huile. Toutefois, n’allez pas imaginer un cadre idyllique où vous vous promènerez dans un grand jardin au milieu des arbres, non, ce n’est pas cela, il reste moins d’une dizaine d’oliviers, protégés derrière une clôture, mais je peux vous assurer que vous ressentirez une vive émotion en les regardant et en cherchant à percer leur mystère! J’ajouterai que le plus jeune olivier du lieu est, sans doute, celui planté par le Pape Paul VI lors de sa visite en Terre Sainte en 1965

A proximité, se trouve l’impressionnante Basilique de l’Agonie dont le nom vient de ce que c’est à cet endroit que, selon la Tradition chrétienne, Jésus aurait vécu ses derniers moments de prière et d’agonie avant son arrestation. La basilique actuelle, dessinée par l’architecte Antonio Barluzzi, date de 1924 et repose sur les fondations de deux lieux saints antérieurs : une chapelle des croisés du 12ième siècle, abandonnée en 1345, et une basilique byzantine plus ancienne, datant du 4ième siècle, détruite par un tremblement de terre.

En face de l’autel se trouve un pan du rocher identifié comme l’endroit où Jésus pria seul la nuit de son arrestation. Le rocher est clôturé d’une couronne d’épine en fer forgé. Les absides abritent aussi plusieurs mosaïques représentant l’Agonie du Christ consolé par un Ange, le Baiser de Judas et l’Arrestation du Christ.

Jésus se rendait très souvent à cet endroit pour prier avec ses disciples et en particulier il est allé y prier avec ses disciples après la dernière Cène et c’est là qu’il a vécu son agonie avant d’être arrêté. C’est là qu’il a versé une sueur de sang, c’est là qu’il a prié. C’est là également qu’il a été trahi, arrêté et ligoté. Les évangélistes Marc, Matthieu et Luc font mémoire de la tristesse et de l’angoisse de Jésus, de sa sueur de sang, car c’est l’heure du combat contre les ténèbres. Saint Luc raconte qu’un ange vient réconforter Jésus alors qu’aucun témoin n’est présent à ce moment. Il se pourrait qu’il tienne cette information de la mère de Jésus, qui par une intense communion spirituelle, aurait perçu cet événement.
L’évangéliste saint Jean met l’accent sur le fait que c’est en toute liberté que Jésus accepte son destin tragique: c’est Jésus, en effet, qui interroge les soldats venus l’arrêter et leur demande « qui » ils cherchent et, lorsque ces derniers répondent « Jésus de Nazareth », il leur déclare « C’est moi », tout comme Dieu a révélé son nom à Moïse en lui disant « Je suis » au Sinaï. Les soldats tombent et se prosternent.

Nous entrons dans la basilique et malgré la brièveté de la visite nous pouvons constater l’effet produit par les vitraux qui, constitués d’albâtre translucide d’un bleu violacé, produisent intentionnellement un éclairage tamisé, propice au recueillement. Par ailleurs, six colonnes monolithiques soutiennent douze coupoles décorées sur leur face interne de mosaïques représentant les emblèmes nationaux des communautés donatrices. C’est cette décoration qui est à l’origine de la dénomination communément attribuée à la basilique, soit l’Eglise de Toutes les Nations.

En attendant le car, nous avons une belle vue sur la Porte Dorée, Sha'ar Harahamim en hébreu, qui est la plus ancienne ouverture pratiquée dans les fortifications de la vieille ville et qui date du 5ième siècle. Cette porte est également appelée « Porte de la Miséricorde » ou encore « Porte de la Vie éternelle », elle est située au milieu de la muraille Est et aurait été utilisée à des fins rituelles dans les temps bibliques. Cette porte est fermée depuis 1541, sur ordre de Soliman le Magnifique car, selon la tradition juive, c'est par celle-ci que le Messie entrera dans Jérusalem. Autre petit fait à noter, d'après les récits apocryphes, c'est à la Porte Dorée que les parents de la Vierge Marie, Anne et Joachim firent leur première rencontre, épisode qui sera notamment immortalisé par les grands peintres Giotto et Dürer.

Nous reprenons le car qui nous amènera vers un autre lieu saint, de fait le plus saint pour les Juifs, soit le Mur Occidental, en hébreu HaKotel HaMa'aravi, surnommé le Kotel, i.e. le Mur.

Pour comprendre l’importance du lieu saint, il faut remonter au roi Salomon qui édifia le premier temple, sur le Mont Moriah, là où Abraham offrit à Dieu son fils Isaac en sacrifice. Ce temple fut détruit et un second, plus modeste, fut construit au retour de l’exil à Babylone. Mais, c’est à Hérode que l’on doit les quelques vestiges du sanctuaire qui, en son temps, fit l’admiration de tout l’Orient. Il éleva une plate-forme qui était à l’époque la plus vaste du monde avec 500 m de côté et c’est là, que vers l’an 19 av. J.-C., qu’il éleva son Temple, celui-là même qui joua un grand rôle dans la vie publique de Jésus, selon les Evangiles. Ce Temple fut détruit par l’armée de Titus en l’an 70, et il n'en reste aujourd'hui comme vestige que les murs de soutènement de l'esplanade construite par Hérode et les restes des arches qui permettaient l'accès à l'esplanade. Le Mur Occidental constitue une partie du mur de soutènement ouest. Seuls les sept premiers niveaux des pierres du Mur Occidental sont cependant d'époque hérodienne, les quatre niveaux supérieurs étant postérieurs à la conquête de Jérusalem par les arabes.
J’ajouterai que l’esplanade où se trouvait le fameux Temple d’Hérode est, de nos jours, l’esplanade des mosquées, là où se trouvent le Dôme du Rocher et la mosquée Al Aqsa, dont j’ai parlé plus haut.

Il est révéré par les juifs pour sa proximité avec le Saint des Saints, soit le lieu le plus saint du Temple puisqu’il abritait l’Arche de l’alliance. Cela signifie que ce Mur Occidental est considéré comme l'endroit le plus saint généralement accessible aux juifs pour la prière.

Hommes et femmes juifs viennent prier ou se recueillir à toute heure auprès du mur. De nombreuses arches saintes contenant des rouleaux de la Torah ainsi que des tables pour y lire ont été aménagées, ce qui fait techniquement du mur une grande synagogue à ciel ouvert. Une cloison séparant hommes et femmes a également été installée. Le site est fréquemment choisi pour des célébrations et cérémonies, en particulier celles de la Bar Mitsvah, aussi appelée communion juive. Beaucoup sacrifient à la coutume fort populaire bien que non unanimement approuvée de déposer des feuillets contenant des souhaits ou des prières dans les fentes et crevasses du mur.

Le Mur Occidental est également un symbole national israélien, et des cérémonies non intrinsèquement religieuses s'y tiennent, notamment la commémoration des soldats morts pour la patrie et des victimes du terrorisme anti-israélien.

Pourquoi le Mur Occidental est-il aussi appelé Mur des Lamentations ? Le terme usuel de "Mur des Lamentations", introduit par les mandataires britanniques, fait allusion aux pèlerins venant y pleurer la destruction du Temple et l'exil du peuple juif. Il n'est pas sûr cependant qu'ils y pleuraient mais il est certain que leur psalmodie et leur balancement durant la prière et, depuis le 19ième siècle, les habits noirs des juifs orthodoxes ont pu donner l'impression qu'ils s'y lamentaient jour après jour. Mais comme les lamentations ne sont plus de mise depuis la restauration de l'État d'Israël, l'appellation Mur occidental est le terme le mieux approprié. Il est également possible que cette appellation, Mur des Lamentations, soit une simple traduction de la dénomination arabe « el-Mabka » qui rappellerait elle aussi l'habitude juive de se lamenter en cet endroit de la perte du Temple de Jérusalem, incendié par les troupes de Titus.

Le car nous dépose près de la Porte des Détritus, porte la plus proche du Mur Occidental. Mais, au lieu de nous mener rapidement sur l’esplanade pour que les croisiéristes qui le désirent puissent aller se recueillir directement au Mur, il avance très lentement en donnant beaucoup d’explications sur les fouilles archéologiques que nous croisons sur la route qui mène au Mur. Donc, le temps passe…et les explications s’éternisant, je réalise que ce sera d’autant moins de temps disponible pour la visite du Mur!...sans compter que la « pause-pipi » semble devenir de plus en plus nécessaire pour beaucoup d’entre nous!
Après, je ne sais combien de temps, car le guide semble aussi volubile que moi avec l’écriture de ce compte-rendu!, nous finissons tout de même par arriver sur une grande place et voilà enfin, nous apercevons le Mur en face de nous!

Mais, avant d’aller au Mur, certains cherchent à lui couper la parole car, tout ce que nous voudrions savoir, c’est
1o) Où sont les toilettes?
2o) De combien de temps disposons-nous pour nos dévotions?
3o) Où devons-nous rejoindre le groupe pour le retour?

Il me semble que c’est assez simple, non?! Il faut croire que c’est « trop » simple car le guide, pas du tout intéressé par nos questions bassement triviales, continue son cours d’Histoire sans nous répondre d’aucune façon.

Ayant réussi à repérer où sont les toilettes, j’y envoie mon mari en lui disant de m’attendre à la sortie lorsque j’y serai allée moi-même après que le guide ait enfin daigné répondre aux deux autres questions.
Une dame qui n’en pouvait vraiment plus, la pauvre, finit par l’interrompre et « insiste » pour qu’il nous dise de quoi il en retourne pour nous. Et là, il me semble bien avoir compris que nous disposions d’une vingtaine de minutes et que le rendez-vous pour le retour était sous un drapeau qu’il nous montrait du doigt, pas très loin vers la sortie.
Comme il ne semblait pas y avoir de problème, je suis partie avec la dame vers les toilettes d’abord…et ensuite, « récupéré » mon mari qui, lui, aurait dû être déjà sorti depuis longtemps des toilettes d’hommes mais qui, je ne sais plus pour quelle raison, ne parvenait pas à en sortir! Bon! Enfin, nous nous retrouvons malgré tout et là, il me dit qu’il aimerait bien aller se recueillir au Mur. Je lui réponds qu’il a le temps s’il fait vite, car avec tout ce temps perdu il reste une quinzaine de minutes avant de rejoindre le guide. Il me promet de ne pas rester longtemps et le voilà parti pour sa prière.

Moi, pendant ce temps, j’en profite pour le filmer au Mur, mais c’est tout de même assez difficile car il est perdu au milieu des autres pèlerins et j’ai du mal à le repérer. Au moment où je crois l’avoir reconnu près du Mur, voilà la pluie qui se met à tomber. D’abord quelques petites gouttes…mais, très rapidement des gouttes beaucoup plus grosses et denses de sorte que les pèlerins près du Mur reviennent presque tous rapidement… dont mon mari, bien sûr! Et lorsque mon mari me rejoint, c’est un véritable déluge orageux qui s’abat sur Jérusalem!
Que faire? Sans parapluie, car, bien entendu, dans mon optimisme j’ai laissé les deux parapluies dans le car, sans même aucun étui et même aucun sac quelconque pour couvrir mes caméras, nous essayons de nous mettre un peu à l’abri. Mais la pluie avait une telle intensité que nous sommes déjà presque complètement trempés lorsque nous parvenons à nous abriter. Et qui plus est, cet abri est loin de l’endroit où nous devons rejoindre le guide, de fait presqu’à l’autre extrémité de la place. D’ailleurs, de loin, je discerne le lieu de rendez-vous…mais je ne vois personne sous le drapeau!...ni guide, ni croisiériste!

Mon mari veut que nous attendions sous cet abri…mais, moi, j’ai du mal à tenir en place car je vois l’heure qui avance et je nous sens seuls, ne reconnaissant personne autour de nous! Et ce moment de solitude légèrement angoissante, est justement celui que choisit mon mari pour me faire une confidence. Eh oui, imaginez que mon mari m’explique qu’il se sent un peu « bizarre » car il pense avoir une certaine « responsabilité » dans ce qui arrive!! Comment ça, responsable? Eh bien, il paraît que cet orage violent s’est déclenché au moment où lui, mon mari pèlerin, mettait le bout de sa canne en contact avec le Mur car, me précise-t-il, avec la grippe H1N1, il n’était pas question bien sûr de toucher le Mur, si saint soit-il, avec la paume de sa main ou même du bout d’un doigt! Et, ajoute-t-il, c’est là qu’il a réalisé toute la distance qui le séparait de Moïse puisque Moïse a réussi en levant la main à se faire séparer les eaux de la mer Rouge lors de la libération de son peuple…alors que lui, mon pauvre mari, aurait plutôt réussi à ce que toute l’eau du ciel nous tombe dessus en touchant le Mur du bout de sa canne?! Là, j’avoue que je reste bouche bée et ne sais quoi répondre…si encore une réponse est possible en de pareilles circonstances.

Mais, toujours paralysés par la forte pluie sous cet abri, le temps passe et je deviens de plus en plus anxieuse. Je veux quitter l’abri pour au moins rejoindre un endroit plus près du lieu de rendez-vous. Profitant d’un moment de légère accalmie, j’entraîne mon mari qui, encore sous l’effet du choc psychologique qu’il vient de vivre, me suit, mais vraiment à contrecoeur, en geignant et se lamentant avec des déclarations telles que « Je vais attraper la crève! », « On va devoir m’amener à l’hôpital!» ou même « C’est sûr, je vais attraper une pneumonie et mourir! »etc… bref, la totale pour m’effrayer! Ajouter à cela que la pluie a repris de plus belle pendant que nous tentions de traverser la place, et vous comprendrez que c’est dans un état lamentable, plus trempés que jamais, que nous arrivons sous le drapeau du rendez-vous manqué, là où, bien sûr, il n’y a pas plus de monde que dix minutes plus tôt!

Que faire? D’abord, moi, avant de penser à la mort plus qu’incertaine de mon mari, je pense à mes pauvres caméras et j’essaie du mieux que je peux de protéger ma caméra photo sous mon imper, sacrifiant mon piteux caméscope qui dégouline dans mes mains presque gelées, car j’ai oublié de mentionner que la pluie est plutôt froide, Dieu merci!...et dire que tout ça pourrait être dû au soit-disant « pouvoir! » ignoré de mon mari qui, n’en doutez pas, continue ses lamentations!

Puis, ayant repéré un petit local où des gens sont à l’abri, je m’empresse d’y entraîner mon mari. Je regarde tout le monde à la dérobée, essayant d’y reconnaître un visage plus familier ou ayant l’air d’un croisiériste de l’Equinox, mais là encore, je ne reconnais aucun visage, ni aucun auto-collant sur un vêtement. Alors, doucement mais sûrement, je sens la panique s’emparer littéralement de mon esprit, et cette panique doit être contagieuse car il me semble que mon mari n’est guère plus brillant que moi! Nous devons avoir l’air de deux pauvres loques humaines perdues!

Rassemblant mes dernières énergies pour garder le contrôle de mes nerfs, je pense que peut-être nous pourrions prendre un taxi pour retourner au bateau qui, je le rappelle, est à Ashdod, à plus de 50 km, et je compte mes euros et mes dollars, me demandant, tout d’abord si nous en avons assez pour payer la course et puis, ensuite, là est le nœud du problème, où aller pour dénicher un taxi?

Malgré la panique, faisant toujours des efforts pour garder mon calme, j’aperçois un autre lieu qui, me semble-t-il, est près de l’endroit par où nous sommes entrés, si tant est que je me souvienne vraiment par où nous sommes venus! Mais, comme je n’ai rien à perdre, j’y vais et là, premier espoir, je vois enfin des gens avec des auto-collants, pas le même numéro de car que nous, mais au moins des croisiéristes de l’Equinox. Je repars annoncer cette bonne nouvelle à mon mari et, toujours marchant sous la pluie, rejoignons leur abri. Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, enhardie par mon succès, en m’aventurant un peu plus loin, je trouve, enfin!, deux croisiéristes de « notre » groupe qui, comme nous, sont seuls et perdus! L’idée d’un taxi à quatre me vient immédiatement à l’esprit, mais, eux, semblent plutôt prêts à attendre en espérant que quelqu’un de notre groupe vienne nous chercher.

Et, tout à coup, comme dans un conte de fées, finalement, un bon ange, et non une fée, envoyé par le guide nous a trouvés tous les quatre, ange qui nous a ramenés auprès de notre guide qui nous attendait, avec deux autres brebis perdues et récupérées comme nous, et, c’est sous une pluie encore forte que nous regagnons le car, mais là, mon mari est si heureux de pouvoir regagner le car qu’il met fin à ses jérémiades.

Trempés et exténués, nous souhaitions tout simplement revenir au bateau. Mais l’excursion n’était pas terminée.

La seule consolation au milieu de ce désenchantement, c’est un cri de joie, un grand alléluia crié par le chauffeur reconnaissant à Dieu et enchanté que toute cette pluie tombe enfin sur Jérusalem, pluie qui, selon lui, était plus que nécessaire, me rappelant ainsi que le malheur des uns fait le bonheur des autres!

Par la suite, je me souviens que le car est reparti et que le prochain arrêt était pour le shopping…shopping qui s’est fait sans nous, car nous ne sommes même pas descendus du car. Mieux valait m’abstenir de tout achat étant donné mon état d’esprit pas encore suffisamment calmé. Puis, nous avons bien dû aller manger au restaurant ou dans un hôtel, mais, là, c’est le trou noir complet et ni mon mari ni moi ne parvenons à nous souvenir où et quoi nous avons mangé!

Tout ce dont je me souviens c’est qu’après le lunch, l’excursion a continué pour une visite de la partie plus moderne de Jérusalem. Je nous revois passant devant l’hôtel du Roi David où je ressens une légère nostalgie en pensant aux beaux moments vécus en 1995 lors de notre séjour dans cet hôtel que j’avais adoré.

Je revois également notre passage dans le quartier ultra-orthodoxe, ou haredi, très vivant, sans doute en partie à cause de la présence des enfants dans la rue, des vêtements mis à sécher aux fenêtres etc… J’ai lu que plus d'un quart de la population de Jérusalem est ultra-orthodoxe…ce qui n’est pas rien, tout de même. J’aime ce quartier vraiment dépaysant pour nous, en plein cœur de Jérusalem, où déambulent ces Juifs orthodoxes qui portent le costume traditionnel : les peot, i.e. barbe et papillotes, des toques de fourrure, d'épais habits noirs pour les hommes et des châles pour les femmes. Des pancartes avertissent les visiteurs que le port de vêtements " indécents" est inconvenant et n'est pas toléré. Même si dans certains quartiers ultra-orthodoxes de nos villes américaines nous connaissons un peu de cette atmosphère, j’ai l’impression qu’à Jérusalem, c’est encore plus captivant.

Enfin, le dernier arrêt sera consacré au Parlement de l’Etat d’Israël, la Knesset. Mais, comme la pluie est encore assez intense, nous restons presque tous dans le car et le guide part avec deux ou trois braves qui tiennent à y aller. J’ai comme l’impression que plusieurs croisiéristes n’en sont pas à leur première visite en Israël et c’est pourquoi ils renoncent si facilement à passer encore 20 minutes sous la pluie à écouter les explications du guide, même si cela est sans doute intéressant.

Et enfin, nous reprenons le chemin vers Ashdod où, je vous le dis bien honnêtement, nous étions bien heureux de retrouver « the magnificent vessel named Equinox »! Enfin changés et bien au sec, nous quittons Israël pour découvrir au cours des deux prochains jours une autre civilisation, soit celle des Pharaons. Et là, ce sera notre première vraie découverte de cette croisière car ni mon mari ni moi n’avons jamais mis les pieds en Egypte.

A notre retour de croisière, lorsque mon mari raconte son aventure de Jérusalem à son cousin français, celui-ci lui répond : « Ça ne m’étonne pas de Jérusalem! ». Quelle est la signification de ces paroles qui, à priori, me semblent mystérieuses? Après mûre réflexion, j’en arrive à penser qu’il a peut-être souffert du syndrome du voyageur, et plus spécifiquement, du syndrome de Jérusalem. Pour ceux qui l’ignorent, le syndrome du voyageur est un trouble psychique généralement passager que rencontrent certaines personnes confrontées à certains aspects de la réalité du pays visité, par exemple l'abondance d'œuvres d'art pour le syndrome de Stendhal ou de Florence, de symboles religieux pour le syndrome de Jérusalem, etc…

Et, comme rien ne vaut quelques exemples, je partagerai avec vous ce que j’ai trouvé à ce sujet.

Concernant le syndrome de Jérusalem, il semble que ce soit le Mur Occidental qui est le plus propice pour déclencher l’apparition du syndrome, à cause de l’atmosphère historique et spirituelle qui imprègne les lieux. On y trouve d'authentiques faux messies, des égarés de tout poil, des illuminés, qui partagent le même goût pour les petites heures de la nuit. Passé minuit, ils se délectent tous de l'aura mystique qui se dégage du Mur. Leur psyché est alors enflammée par l'ancestrale sainteté ambiante.

C'est le Dr Yaïr Bar-El, psychiatre, ancien directeur de l'hôpital de Kfar Shaul à Jérusalem qui a, le premier, identifié ce syndrome. Le Dr Bar-El précise d'emblée que les touristes ne sont pas les seules victimes du syndrome, des résidents permanents de la ville en souffrent également de façon sporadique ou chronique.

Ils vont dès lors le plus souvent se livrer à des rites de purification, prendre douche après douche, s'immerger dans un bain rituel. Ils vont aussi changer radicalement de tenue vestimentaire préférant, dans leur désir de s'identifier à des héros de la Bible ou du Nouveau Testament, les longues tuniques blanches de l'imagerie biblique.

Parfois, il en est pour qui l'intervention temporaire d'un service psychiatrique s'avère indispensable. Cet enseignant danois, par exemple, qui a visité la Ville sainte cinq fois en cinq ans et qui était convaincu que cet endroit était le seul où il pouvait communiquer directement avec Jésus. Lorsqu'il se prit à dialoguer à pleins poumons avec la Vierge Marie, qu'il apercevait assise sur la coupole du Dôme du Rocher, l'hospitalisation devint inévitable. Son combat singulier avec les gardes du mont du Temple le conduisit directement à l'hôpital de Kfar Shaul.

Parfois, toujours selon le Dr Bar-El, les victimes du syndrome de Jérusalem ont des desseins religieux précis, tel ce Californien parti à la recherche de la vache rousse nécessaire à certains rituels de purification spécifiés au chapitre XIX des Nombres. D'autres ont des visées politiques, comme Dennis Rohan, ce jeune touriste australien déséquilibré qui mit le feu à la mosquée d'El-Aqsa en 1969.
Sur les 42 patients étudiés par le Dr Bar-El, patients sans le moindre antécédent psychiatrique, 40 étaient originaires de l'Amérique profonde, de familles protestantes très strictes où la lecture des Evangiles est la règle. Ayant intériorisé le Livre saint, ils se sont forgés une image idéale de Jérusalem. Le choc inévitablement produit par la Jérusalem « terrestre » a catalysé chez eux une réaction psychiatrique de compensation au moment du passage obligé entre la ville réelle et celle de leurs fantasmes.

Un autre psychiatre, le Dr Jordan Sher, affirme que c’est vers le Mur, devenu sanctuaire, que la plupart de ces illuminés dirigent leurs pas. Là, chacun à sa manière, extériorise son ivresse devant tant de sainteté. Ainsi Motelé, toujours de blanc vêtu, portant barbe fleurie et grisonnante, clame à un groupe de touristes "Welcome America!" Quand il prie pour la pluie de sa voix de cathédrale, la tête rejetée en arrière, les bras grand ouverts, on se croirait dans une salle de concert symphonique. Des fois, pour la frime, il se tient sur le toit du grand rabbinat pour vociférer une prière. Les non initiés s'imaginent que c'est une voix céleste et on en a vu même qui s'engagent au repentir, du moins pour la demi-heure qui suit.

Il y a aussi Gershon, tout droit venu des années soixante-dix et de Woodstock, qui traîne dans sa tenue de hippie revue et corrigée, le chef couvert de la calotte multicolore des juifs de Boukhara. Prunelles dansantes et barbiche tressautante, il caracole aux quatre vents comme un père Noël juif.

Miriam est une "squat". C'est une petite bonne femme enveloppée d'un châle qui fait des apparitions à toute heure au Mur, poussant devant elle une voiture d'enfant, traînant aussi parfois derrière elle un ou deux gamins. Elle, c'est l'astiqueuse des dalles de l'esplanade. Courtoisement, elle demande à ces dames de se tenir en retrait tandis qu'elle poursuit son dessein insurmontable de laver les dalles avec un chiffon de cuisine. Les visiteurs non initiés, s'imaginant qu'elle est une employée des services de voirie de la municipalité, s'apitoient sur le sort de cette malheureuse obligée de travailler si dur en plein milieu de la nuit!
Autant de personnages hauts en couleur, qui ne sont conformes ni au canon ni aux Ecritures. Mais, comme les générations qui les ont précédés, ils sont attirés vers le nombril de l'univers, le pivot des trois religions monothéistes.

Pour terminer vous aurez sans doute tous compris que mon mari, s’il a souffert quelque petit moment du syndrome de Jérusalem, c’était à un degré très très faible…et rassurez-vous, il a su retrouver tous ses esprits très rapidement!

Pour les photos :
http://picasaweb.google.ca/Oumledauphin ... tJerusalem#

Permettez-moi de rajouter ce qui suit concernant Jérusalem. Pour tous ceux qui iront pour la première fois dans cette ville, Jérusalem ne manque pas de mémoriaux. Mais, le plus émouvant d'entre eux, à mon avis, est celui de Yad Vashem, " mémorial éternel ", dédié à la mémoire des six millions de Juifs, victimes de l'Holocauste entre 1933 et 1945. Se voulant témoin de l'incompréhensible, Yad Vashem est porteur d'une indescriptible horreur et d'une angoisse sans précédent. Si jamais vous avez un tour privé ou si ce mémorial vous est proposé en excursion, moi, je le prendrais car vous n’avez pas idée à quel point il est émouvant de se trouver en ce lieu où tout est dit de manière si simple, si sobre et si digne! Tous, je dis bien tous, nous étions en état de recueillement, extrêmement touchés et émus. Certains faisaient des efforts pour retenir leurs larmes alors que d’autres, comme moi, ont pleuré, même à chaudes larmes, tout au long de ce pèlerinage car je n’ose dire visite dans un tel cas. Pour moi, cela a été et restera tout au long de ma vie, l’un des moments de vie les plus intenses de tous mes voyages.
Je mets ici de quoi se compose ce mémorial si jamais vous êtes intéressés. La crypte-sanctuaire, Ohel Yizkor, ou hall du Souvenir, repose sur des pierres arrondies; à l'intérieur, une flamme éternelle brûle, au milieu des blocs sur lesquels sont gravés les noms des vingt et un camps de la mort: Auschwitz, Buchenwald, Dachau, Bergen-Belsen, Treblinka... Vous pourrez également voir le mât nu du pilier de l'Héroïsme, un musée d'Art des œuvres créées par les détenus de camps de concentration, des archives importantes, le hall des Noms, où sont conservés les dossiers de plus de deux millions de victimes. L'exposition permanente " Warning and Witness " "Avertissement et Témoin" rappelle les horreurs de l'époque. L'avenue des Justes des Nations, qui conduit au mémorial, est plantée des six mille arbres célébrant les individus non juifs qui sauvèrent des Juifs au péril de leur propre vie pendant le régime nazi.
Avatar de l’utilisateur
Marine
Membre d'honneur
Membre d'honneur
Messages : 1688
Inscription : lun., 04 sept. 2006, 18:23
Localisation : Repentigny

Oum

Message par Marine » jeu., 07 janv. 2010, 20:12

Bonsoir Oum,

Quel magnifique récit! Vous êtes vraiment généreuse dans vos explications qui sont fort intéressantes. Vos photos sont superbes et j'ai hâte de visiter l'Égypte avec vous. Vous êtes une guide hors pair. :wink:

Merci beaucoup :up:

Marine :sailor: :sailor:
2004: Costa Classica - Iles du vent (21 au 27 mars) 7 jours
2005: Golden Princess - Antilles du sud (28 février au 5 mars) 7 jours
2006: Sapphire Princess - Riviera Mexicaine (1er au 8 avril) 7 jours
2007: Coral Princess - Canal de Panama (9 au 19 mars) 10 jours
2008: Emerald Princess - Caraibes de l'Est (25 mars au 4 avril) 10 jours
2008: Emerald Princess - Méditérannée + transat du (3 au 21 oct.) 18 jrs
2009: Carnival Spirit - Honolulu - Vancouver (24 avril au 6 mai) 12 jours
2010: Star Princess - Scandinavie-Russie (1er au 11 juin) 10 jours
2011: Norwegian Epic - de Miami à Barcelone (7 au 22 mai) 15 jours
2012: Sea Princess - Alaska (22 juin au 2 juillet) 10 jours
2012: Norwegian Dawn - Can. - E-U (28 sept. au 12 oct.) 14 jours
2013: Carnival Legend - Norvège - Pays-Bas (1 au 13 sept.) 12 jours
2014: Celebrity Infinity - France - Esp. - Portu. (19 sept au 1 oct.) 12 jours
2016: Regal Princess - Transat Danemark New-York (10 au 24 sept) 14 jours
2017: CTMA Vacancier - Montréal - Îles de la Madeleine (14 au 21 juillet) 7 jours
2018: Regal Princess - Transat de Floride au Danemark (15 au 29 avril) 14 jours
2019: Celebrity Infinity - de Barcelone à Rome (10 au 22 juin) 12 jours

Image
Avatar de l’utilisateur
Marie-Claude
Membre d'honneur
Membre d'honneur
Messages : 4209
Inscription : mar., 12 oct. 2004, 7:43
Localisation : St-Eustache, Québec

Message par Marie-Claude » jeu., 07 janv. 2010, 20:14

Chère Oum...

Ouf... tout un récit, et quelle frousse! Heureusement que vous avez été repêchés par cet ange! À la lecture de votre récit sur votre guide qui semblait vraiment 's'écouter', ça m'a rappelé de bien mauvais souvenir... à Antalya! Après un cours de maîtrise sur l'histoire de Aspendos, on a du courir pour le reste de la journée... Les guides qui pensent que leur 'savoir' est tellement important que tout le reste devient non-essentiel - comme aller aux toilettes, ou savoir combien de temps on a, ou quand et où on va manger... ahhhh ça m'énerve. C'est bien d'avoir un guide qui connaît l'histoire mais pas aux détriments de ses responsabilités d'accompagnateur...
Bon... montée de lait terminée...

J'ai imprimé ces 15 pages de récit en Israël pour que ma mère puisse les lirent... elles seront précieuses pour finaliser nos plans pour notre croisière de novembre prochain!!
Merci merci merci!!!

Maintenant, j'ai très hâte d'avoir vos impressions sur l'Égypte!
MC
A venir: ???

Croisières passées avec 296 jours en mer:
28 ) 2013, 12 décembre - Explorer of the Seas - Caraïbes - 10 jours
27) 2013, 24 octobre - Celebrity Infinity - Transatlantique Harwich à Miami - 14 jours http://bit.ly/1qVO5DG
26) 2013, 14 juillet - Celebrity Summit - Bermudes - 7 jours http://bit.ly/GzFYqY
25) 2013, 17 Mars - Celebrity Infinity - Amérique du Sud et Canal Panama - 15 jours http://bit.ly/18LXcey
24) 2012, 12 Octobre - Brilliance OTS - Québec à Québec (Terre-neuve, St-Pierre Miquelon, Maritimes) - 10 jrs http://bit.ly/1c1Q4hm
23) 2012 Mai - Celebrity Silhouette - Méditerranée et Adriatique - 13 jours http://bit.ly/1brWdAJ
22) 2011 Octobre - Celebrity Silhouette - Terre Sainte - 12 jrs:http://bit.ly/19TExKW
21) 2010 Décembre - Emerald Princess - Jour de l'An - Caraïbes Sud - 10 jrs: http://bit.ly/1g1to0P
20) 2010 Octobre - Celebrity Equinox - Transatlantique Rome-FLL - 16 jrs: http://bit.ly/15Hps3m
19) 2010 Juin - Azamara Journey - Fjords Norvégiens - 12 jrs: http://bit.ly/17pu4td
18 ) 2009 Octobre - Azamara Quest - Grèce, Turquie, Egypte, Rome - 14 jrs: http://bit.ly/GzAmwO
17) 2009 Janvier - Azamara Quest - Asie, 14 jrs: http://bit.ly/GzG0zh
16) 2008 Août - Princess Sea - Transatlantique Norvège, Islande, Groenland - 14 jrs: http://bit.ly/1520uct
15) 2008 Avril - Navigator of the Seas - Transatlantique Bermudes, Portugal, Espagne - 14 jrs: http://bit.ly/18LXVwg
14) 2007 Décembre - Princess Emerald - Caraïbes du Sud - 10 jrs: http://bit.ly/19fJzGt
13) 2007 Octobre - Serenade of the Seas - Hawaii - 15 jrs: http://bit.ly/16Fdwjr
12) 2007 Février - Princess Golden - Amérique du Sud et Cap Horn - 12 jrs: http://bit.ly/19VOUzf
11) 2006 Août - Princess Golden - Iles britanniques - 10 jrs: http://bit.ly/1520GrY
10) 2005 Novembre - NCL Star - Riviera mexicaine - 8 jrs: http://bit.ly/1hj6G1X / http://bit.ly/1c1QVyF
9) 2005 Mai - HAL Rotterdam - Mediterranée - 12 jrs: http://bit.ly/15HpQi8
8 ) 2005 Janvier - Costa Magica - Egypte, Turquie, Chypre et Grèce - 10 jrs
7) 2004 Août - HAL Zuiderdam - Caraïbes de l'est - 7 jrs
6) 2004 Mai - Princess Sun - Alaska - 7 jrs
5) 2003 Mai - Princess Regal - Baltique Russie - 12 jrs
4) 2002 Décembre - Celebrity Constellation - Caraïbes du sud - 7 jrs
3) 2001 Octobre - Princess Golden - Caraïbes de l'est - 7 jrs
2) 2001 Mars - Carnival Sensation - Caraïbes de l'ouest - 7 jrs
1) 1999 Avril - Costa Romantica - Caraïbes de l'ouest - 7 jrs


Suivez-moi sur: http://www.neptuneetgourmandise.ca

Image
Avatar de l’utilisateur
Oum
Membre d'honneur
Membre d'honneur
Messages : 367
Inscription : jeu., 02 avr. 2009, 17:48
Localisation : Montréal

Message par Oum » ven., 08 janv. 2010, 13:05

Marine, si j'ai bien compris vous m'avez trouvé une nouvelle vocation...guide de voyages? Pourquoi pas, peut-être y aurais-je un certain succès! Quoiqu'il en soit, je suis bien contente que vous appréciiez mon "long" récit. Merci pour votre gentil mot!

Marie-Claude, puisque vous allez puiser quelques idées à partir de mon compte-rendu pour votre visite de l'an prochain, je vais vous donner un autre renseignement. En 1995, nous avions pu visiter sans problème le Dôme du Rocher et la Mosquée Al Aqsa. Nous avions beaucoup aimé, en particulier la visite du Dôme du Rocher. Mais, depuis ce temps, il semble qu'il y ait eu des changements et voici ce que j'ai trouvé sur internet à ce sujet:


• Le dôme

Son accès est interdit aux non-musulmans alors que jusqu'en 1998, il leur était autorisé s'ils étaient munis d'un billet d'entrée.

Depuis ces dernières années, Israël autorise l'accès au Dôme du Rocher uniquement aux hommes et aux femmes mariés, respectivement âgés d'au moins 50 et 45 ans.

• L'esplanade
Jusqu'au milieu du XIXe siècle, l'accès à la zone était également interdit aux non-musulmans. À partir de 1967, ceux-ci se sont vu accorder un droit d'accès restreint, mais les prières non musulmanes restent interdites sur le Mont du Temple.

En 2000, la visite considérée provocatrice du Premier ministre israélien Ariel Sharon au Mont du Temple déclencha une forte protestation de la part des musulmans ; c'est l'évènement déclencheur de la Seconde Intifada et c'est ce qui entraîna le retour de l'interdiction d'accès aux non-musulmans.

En 2006, la zone fut rouverte aux visiteurs non musulmans, sauf le vendredi et pendant les jours fériés pour les musulmans.

En 2009, la zone est toujours ouverte aux non musulmans, mais l'accès aux mosquées n'est pas permis.

Il faudra donc suivre de près ce qu'il en sera en 2010.

J'espère que votre maman ne trouvera pas la lecture de mon récit trop pénible!!! :lol:
Avatar de l’utilisateur
Marie-Claude
Membre d'honneur
Membre d'honneur
Messages : 4209
Inscription : mar., 12 oct. 2004, 7:43
Localisation : St-Eustache, Québec

Message par Marie-Claude » ven., 08 janv. 2010, 18:13

Merci pour ces autres précisions!!
Je crois avoir déniché une perle pour nos excursions en Israel... un guide vraiment bien organisé, avec beaucoup d'information. Je pense que nous aurons de belles découvertes à faire... ne reste qu'à décider si nous faisons deux journées ou si nous couchons à Jérusalem...

Mariette (ma mère) vous trouve remarquable d'écrire des compte-rendus si détaillés! Elle est très curieuse de savoir quelle était votre profession!!!
Elle se délecte par votre récit!

Vivement la suite en Egypte!
MC
Avatar de l’utilisateur
Oum
Membre d'honneur
Membre d'honneur
Messages : 367
Inscription : jeu., 02 avr. 2009, 17:48
Localisation : Montréal

Message par Oum » sam., 09 janv. 2010, 7:37

Marie-Claude, si c'est votre maman qui veut connaître quelle était ma profession...alors, je ne peux que lui répondre! :lol:

Voilà, après de longues et intéressantes études, ayant obtenu un doctorat en chimie physique, j'ai fait de la recherche pure dans un laboratoire universitaire. Ajoutez à cela, que j'ai été très heureuse dans le fond de mon petit laboratoire!

Et maintenant, je me plais à raconter les aventures de mes croisières. De plus, vous comprendrez sans doute que je trouve beaucoup de plaisir à faire des recherches sur internet ou dans les guides touristiques, et à partager avec tous, les informations ou trouvailles historiques trouvées qui enrichissent tant nos voyages.
Répondre

Revenir à « Comptes rendus »